Guinée: la promesse d’élections présidentielle et législatives « cette année »
24 septembre 2025
Après le « oui » massif, au projet de nouvelle constitution, le Premier ministre Amadou Oury Bah promet des élections présidentielle et légistlatives avant la fin de l’année.

Le Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah lors de l’assemblée générale de l’ONU, en septembre 2024.
Considérant le « oui » massif au projet de nouvelle Constitution soumis à référendum dimanche comme un « mandat de confiance », le Premier ministre guinéen promet la tenue d’élections présidentielle et législatives « cette année ».
Cette Constitution approuvée à 89% par les électeurs, selon des résultats provisoires, doit permettre l’organisation d’élections pour mettre fin à la transition depuis la prise de pouvoir par des militaires en 2021.
Le scrutin de dimanche avait été boycotté par les principaux partis de l’opposition.
Devant la presse, le Premier ministre Amadou Oury Bah a assuré que ce « mandat de confiance ouvre la voie aux prochaines étapes du processus de retour à l’ordre constitutionnel », avec l’organisation de la présidentielle et des législatives sans donner de date précise.
Le chef du gouvernement, le général Mamadi Doumbouya, avait déjà promis dans ses voeux du Nouvel An que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel ».
Le « oui » à la nouvelle Constitution l’a emporté à 89,38%, selon les résultats provisoires officiels, avec un taux de participation de 86,42%. Ce « taux de participation consacre la légitimité de la nouvelle Constitution » et illustre « la réconciliation entre l’État et la société civile » guinéenne, a assuré le Premier ministre. Les résultats définitifs seront annoncés par la Cour suprême d’ici la fin de la semaine, selon Amadou Oury Bah.
Féroce critique du gouvernement, l’ex-Premier ministre et opposant en exil Cellou Dalein Diallo, a qualifié mardi 23 septembre ce scrutin de « mascarade » visant à « blanchir le coup d’État » du 5 septembre 2021.
Cellou Dalein Diallo ainsi que d’autres partis d’opposition avaient appelé au boycott du scrutin.
Pour Amadou Oury Bah, ces critiques sont « l’expression d’un mépris profond pour la grande majorité de la population ».
L’organisation du référendum permet au gouvernement de donner le change aux exigences d’élections de la communauté internationale et des bailleurs. Les autorités souhaitent se normaliser et renouer avec les organisations régionales et internationales.
Depuis qu’il a renversé le président civil élu Alpha Condé en 2021, le général Mamadi Doumbouya, 40 ans, dirige le pays d’une main de fer. Plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations – interdites depuis 2022 – sont réprimées, et de nombreux dirigeants de l’opposition et de la société civile ont été arrêtés, condamnés ou poussés à l’exil. Les disparitions forcées et enlèvements se sont multipliés. Tout semble indiquer que le général Doumbouya sera candidat, en dépit de sa promesse de ne pas se présenter à une présidentielle.
Le calme régnait dans les rues de Conakry ce mercredi 24 septembre au lendemain de l’annonce des résultats.
« On est très contents du résultat. On veut vraiment que le pays avance », a déclaré à l’AFP Mamoudou Diop, un vendeur de téléphone de 45 ans.
Quant à une candidature du chef de la junte, Kemo Dioubate, un chauffeur de 52 ans, dit ne « pas être contre »: « Si c’est bon pour la Guinée, c’est bon pour tous les Guinéens.
AFP



