La chambre basse du Parlement (Douma) a adopté à l’unanimité un amendement qui prévoit des peines pouvant aller jusqu’à quinze ans de prison en cas de propagation d’informations visant à « discréditer » les forces armées.
Moscou serre la vis. La Russie a mis sur les rails de lourdes sanctions pénales en cas de distribution d’« informations mensongères sur l’armée », vendredi 4 mars, dernière illustration du tour de vis intérieur qui accompagne l’invasion de l’Ukraine. La chambre basse du Parlement (Douma) a adopté à l’unanimité un amendement qui prévoit diverses peines pouvant aller jusqu’à quinze ans de prison en cas de propagation d’informations visant à « discréditer » les forces armées.
Un amendement prévoit par ailleurs des sanctions pour les « appels à imposer des sanctions à la Russie », confrontée aux mesures de rétorsion occidentales pour son invasion de l’Ukraine. Ces textes, qui s’appliquent à la fois aux médias et aux particuliers, doivent être approuvés par la chambre haute dès vendredi. Ils permettent aux autorités de renforcer leur arsenal dans la guerre de l’information qu’elles mènent en parallèle de la guerre en Ukraine.
La pression s’accentue sur les médias
Afin de contrôler le récit de la guerre transmis à la population russe, les autorités ont également accentué la pression sur les quelques médias indépendants qui avaient réussi à travailler ces dernières années malgré un climat hostile. Le régulateur des médias Roskomnadzor a ainsi annoncé avoir restreint l’accès aux sites des éditions russophones de la BBC et de la radio-télévision internationale allemande Deutsche Welle (DW), du site indépendant Meduza et de Radio Svoboda, antenne russe de RFE/RL.
La veille, l’emblématique station de radio Ekho Moskvy (Echo de Moscou) avait annoncé sa dissolution et la chaîne de télévision indépendante Dojd la suspension de son activité, après le blocage de leurs sites.
En outre, selon l’ONG OVD-Info, plus de 8 000 personnes ont été arrêtées en Russie pour avoir manifesté, notamment à Moscou et Saint-Pétersbourg, contre l’invasion de l’Ukraine depuis le 24 février, jour de son déclenchement