Sénégal : l’opposition mobilise à Dakar pour le pouvoir d’achat et la liberté d’expression

Dakar, le 31 octobre 2025 – Plus d’un millier de personnes ont défilé ce vendredi dans les rues de la capitale sénégalaise pour réclamer une amélioration du pouvoir d’achat et la garantie des libertés fondamentales. La manifestation, organisée à l’appel du Front pour la Défense de la République et de la Démocratie (FDR), marque la première grande mobilisation de cette coalition d’opposition depuis sa création en février dernier.

Une colère sociale et politique

Sous un soleil pesant, la foule brandissait pancartes et slogans dénonçant les difficultés économiques et les atteintes à la liberté de la presse. « D’habitude, le nom du Sénégal est cité pour ses avancées démocratiques. Mais aujourd’hui, les journalistes, les chroniqueurs et même les entrepreneurs sont persécutés. Ce n’est pas digne de notre pays », déplore Mamadou Diop, étudiant venu manifester pour la première fois.

Les manifestants dénoncent également la hausse du coût de la vie, aggravée par de nouvelles taxes et l’augmentation des prix de l’énergie et des produits de base. Cheikh Abou Simakha, enchaîné symboliquement, résume le malaise : « Une personne qui n’arrive pas à se nourrir ou à se soigner est déjà en prison. Monsieur le Président Bassirou Diomaye Faye, libère ton peuple ! »

Un front d’opposition en quête d’unité

Le FDR, qui fédère plus de 70 partis et mouvements d’opposition, entend s’imposer comme une force politique de poids face au régime actuel. Son coordonnateur, Samba Sy, appelle à une gouvernance plus cohérente :
« Nous assistons à un pilotage à vue. Il est urgent que nos dirigeants réorientent leurs priorités et s’attellent aux véritables besoins du peuple. »

Des signaux d’apaisement du gouvernement

Quelques jours avant la manifestation, le Premier ministre Ousmane Sonko avait annoncé une baisse prochaine des tarifs de l’énergie, une mesure destinée à calmer la grogne sociale. Il a également prévu un grand rassemblement de ses partisans le 8 novembre prochain, signe que le bras de fer politique entre pouvoir et opposition ne fait que commencer.

Avec RFI