Crise pétrolière en Guinée : à Bangouya, la population suffoque sous la flambée des prix

La crise du secteur pétrolier en Guinée, provoquée par l’incendie du dépôt central des hydrocarbures de Kaloum, continue de peser lourdement sur la vie quotidienne des citoyens, notamment dans les zones rurales. À Bangouya, une commune située à une cinquantaine de kilomètres de Kindia, les habitants font face à une hausse vertigineuse des prix du carburant et des denrées de première nécessité.

Sur place, Morlaye Sylla, un jeune résident, déplore une situation devenue insoutenable :

« Ici, il n’y a pas de station-service. Nous achetons le carburant au marché noir, et aujourd’hui le litre se vend entre 45 000 et 50 000 francs guinéens. Le pain est désormais à 3 500 FG. Cette crise a déjà un impact négatif sur notre quotidien, surtout pour ceux qui vivent à l’intérieur du pays. »

Les femmes commerçantes ne sont pas épargnées par cette crise économique. Mama Aïssata Sylla, vendeuse de poulets au marché hebdomadaire de Bangouya, décrit des conditions de vie de plus en plus précaires :

« Chaque mardi, nous allons au marché, mais avec cette situation, c’est devenu difficile. Les tarifs de transport ont grimpé. Le prix du poulet varie désormais entre 75 000 et 80 000 FG. Le savon kabakoudou coûte plus de 3 000 FG, une aubergine se vend entre 2 000 et 4 000 FG, et même les condiments comme le piment, la tomate ou le gombo deviennent rares. »

Dans cette commune rurale, comme dans d’autres localités du pays, la crise pétrolière accentue la pauvreté, fragilise les activités économiques et met à rude épreuve la résilience des populations. En attendant la reconstruction du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum et un éventuel retour à la normale, les habitants de Bangouya vivent dans la peur d’un avenir incertain, rythmés par la pénurie, la spéculation et la flambée des prix.

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Yayé Barry