Guinée: comment une famille fait face aux délestages, près de Conakry

Guinée: comment une famille fait face aux délestages, près de Conakry

10 avril 2023 Non Par LA RÉDACTION
Mamadou pose devant l'installation électrique de son immeuble de la banlieue de Conakry (le 8 avril 2023).
Mamadou pose devant l’installation électrique de son immeuble de la banlieue de Conakry (le 8 avril 2023). © Matthias Raynal/RFI

En Guinée, les mouvements anti-délestage se sont multipliés ces dernières semaines. De la capitale Conakry à la deuxième ville du pays, Kankan, en passant par Labé dans le centre, les habitants dénoncent les coupures d’électricité. Reportage chez une famille de la banlieue de Conakry.

L’interrupteur que l’on actionne, ce son du quotidien a désormais quelque chose d’un peu exceptionnel pour Mamadou, entrepreneur de 35 ans : « Aujourd’hui, c’est la fête parce qu’il y a de l’électricité. Les enfants sont en train de jouer. »

Depuis la fin de l’année, les coupures sont plus régulières. Certaines ont même duré plusieurs jours : « Du temps d’Alpha Condé, c’était mieux par rapport au temps de la transition. C’est pratiquement inexplicable. »

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Sur le canapé du salon, le petit frère de Mamadou a le sourire. Ce soir, il peut regarder le foot à la télé. Mamadou explique : « L’immeuble est alimenté par un forage [qui fonctionne avec l’électricité, NDLR]. Donc ça peut faire que, parfois, pendant deux jours, on n’a pas d’eau. » Le père de famille est alors obligé de prendre sa voiture pour aller remplir des bidons d’eau dans un quartier voisin, à 2 kilomètres.

Aïssatou est la femme de Mamadou. C’est elle qui s’occupe des repas. Comme elle est étudiante, elle préfère cuisiner à l’avance pour gagner du temps. Mais c’est risqué désormais. Elle peut tout perdre si le congélateur s’éteint : « Même s’il y a du courant, la tension est faible. Certains appareils ne fonctionnent pas. » Même quand elle est là, l’électricité n’est pas de bonne qualité.

Le chef du gouvernement a donné des instructions fermes au ministre de l’Énergie

Les Conakrykas vont devoir s’armer de courage. La saison sèche, propice aux délestages, se termine autour de mai-juin.

Lors du dernier Conseil des ministres le 6 avril 2023, le chef du gouvernement a donné des instructions fermes au ministre de l’Énergie. Il doit « renforcer la capacité de fourniture d’électricité » du pays et aussi veiller à mieux informer la population pour éviter les « incompréhensions », en précisant notamment le programme des travaux d’amélioration des infrastructures