Construction des infrastructures de Simandou: les préoccupations environnementales et sociales d’Action Mines
2 novembre 2023Communiqué de presse
Les travaux de construction des infrastructures de Simandou avancent avec des préoccupations environnementales et sociales d’Action Mine.
Conakry 25 octobre 2023,
ACTION MINES a appris avec étonnement par voie de presse l ‘annonce faite par Rio Tinto sur la fin des travaux préparatoires de la ligne de chemin de fer de 75 km prévue entre Beyla et le futur embranchement de la Compagnie du TransGuinéen à Kérouané, alors que les études d’impact environnementales validées ne sont pas rendues publiques, en violation du cadre légal en vigueur en la matière notamment le code de l’environnement ainsi que les normes internationales que les promoteurs de projets affirment vouloir respecter.
Simfer S.A., le consortium dirigé par le géant minier Anglo -australien Rio Tinto, entend exploiter les blocs 3 et 4 de Simandou dans une optique de mutualisation des infrastructures du projet (chemin de fer et port) sous la coordination de la Compagnie du Trans guinéen (CTG). Le projet est sur une voie de réalisation avec le début de la construction des infrastructures et équipements nécessaires à l’évacuation du minerai de fer sur le marché mondial. Les accords récemment trouvés entre les parties est une avancée significative dans la mise en œuvre du projet.
En dépit de l’enthousiasme affiché par les uns et les autres, nous restons vivement préoccupés par le peu d’application effective des normes internationales en matière sociale, environnementale notamment les normes de performances de la SFI invoquées par Rio Tinto et WCS.
Le démarrage effectif des travaux au niveau des bases vie et de la voie de raccordement du chemin de fer sans rendre publique des EIES validées permettant à la communauté et à la société civile de comprendre et de suivre les impacts directs, indirects et cumulatifs de ces travaux sur l’environnement, les moyens de subsistance des communautés et la biodiversité constitue une préoccupation majeure pour nous quand on sait les engagements déjà pris par Rio Tinto sur ces aspects.
Ces préoccupations s’expliquent par le caractère intégré du projet (Mine, chemin de fer, port et autres infrastructures connexes) qui touche plusieurs localités du pays mais également des zones de hautes valeurs écosystémiques et de diversité biologique singulières dont la mauvaise gestion pourrait avoir de graves répercussions aussi bien sur les composantes physiques, biologiques qu’humaines que sur le climat.
Les impacts déjà constatés sur le long du corridor du fait des travaux de construction du chemin de fer, les tunnels et le port par WCS renforcent nos inquiétudes quant à la souffrance des communautés locales exposées aux effets du projet. Le rapport de suivi réalisé par Action Mines Guinée répertorie un ensemble d’impacts aujourd’hui visibles sur le terrain. Ces impacts sont entre autres la perte de terres, des cas de pollutions de cours d’eau, de pertes de cultures et de ressources halieutiques.
Nous craignons également que les pratiques d’acquisition de terres des partenaires du projet CTG ne respectent pas les normes internationales qu’ils prétendent défendre. Tous les partenaires du projet devraient demander au gouvernement d’adopter sans délai le Référentiel sur la réinstallation, la compensation et l’indemnisation afin de démontrer leur intention effective d’aligner la pratique sur les promesses.
Une occasion de mieux faire les choses
Nous pensons que Rio Tinto pourrait tirer les leçons des premières difficultés rencontrées sur le terrain par WCS pour éviter les mêmes erreurs en adoptant une stratégie plus inclusive et proactive. A ce titre, Rio Tinto devrait :
Mettre immédiatement à la disposition du public les EIES validées pour la base de Rio Tinto ainsi que le chemin de fer reliant les blocs 3 et 4 avec les blocs 1 et 2 ;
Pour toute prochaine tranche du projet Simandou, de façon diligente faire valider et publier ses différentes EIES, s’assurer que les communautés impactées comprennent les impacts et les mesures contenues dans le PGES et PAR ;
Rendre transparent, accessible, légitime et équitable le mécanisme de gestion des griefs de sorte que les communautés soient en mesure d’en jouir pleinement.
Divulguer la politique d’acquisition des terres, en vue d’expliquer les procédures et normes applicables à cette phase cruciale du projet
Divulguer sa politique d’engagement avec les communautés et la société civile
A propos d’ACTION MINES
L’ONG Action Mines Guinée (AMINES) est une organisation non gouvernementale à but non lucratif, qui s’est assignée pour but de participer à la surveillance de la gouvernance des industries extractives. Elle œuvre pour la promotion, la protection de l’environnement et les droits des communautés locales impactées par les activités extractives.
Action Mines a à son actif aujourd’hui plusieurs projets réalisés touchant ainsi toutes les préfectures minières de la Guinée et toute la chaine de valeur des industries extractives. Sa principale mission est de promouvoir la bonne gouvernance des industries extractives ce, à travers des actions d’informations, de formations, de sensibilisations et de plaidoyers.
Contact presse :
Boeboe BEAVOGUI Tel : 623 675 066