Il ne reste presque plus rien d’un des plus grands barrages d’Ukraine. Situé près de Kakhovka, dans le sud du pays, l’édifice a été détruit, mardi 6 juin, dans des circonstances dont Kiev et Moscou continuent de débattre. L’Ukraine, qui accusait déjà la Russie d’avoir miné l’édifice passé sous son contrôle au début de l’invasion, affirme qu’elle l’a fait sauter pour freiner ses opérations militaires. Moscou dénonce de son côté un « sabotage » ukrainien et avance que le barrage a cédé d’un bombardement, une théorie que Volodymyr Zelensky balaye comme « physiquement impossible »
Au lendemain de la catastrophe, des images satellites permettent de visualiser l’ampleur des dégâts, ainsi que les conséquences en aval.
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Deux images du barrage, prises par satellite dimanche puis mardi, montrent ainsi que plus de la moitié du barrage proprement dit a disparue. A droite, on observe ce qui reste de la centrale hydroélectrique attenante, dont une partie des bâtiments ont été emportés, le reste ayant chuté dans les flots du fleuve Dnipro. Selon l’opérateur ukrainien Ukrhydroenergo, c’est à l’intérieur de la centrale que l’explosion a eu lieu.
Des évacuations des deux côtés
En aval, les conséquences sont lourdes. Selon Kiev, 80 localités proches des rives du fleuve Dnipro étaient menacées d’inondations, et le niveau de l’eau est monté progressivement mardi. Le procureur général ukrainien estimait à plus de 40 000 le nombre d’habitants en zone inondable, 17 000 sur la rive ouest, sous contrôle ukrainien, et 25 000 sur la rive est, tenue par l’armée russe. Des évacuations ont été menées des deux côtés.
A Kherson, la grande ville de la région, reprise à l’armée russe par l’Ukraine en novembre, le quartier de Korabelny a vu le niveau de l’eau monter de 3,5 mètres, inondant 1 000 maisons, selon le chef de cabinet adjoint de la présidence ukrainienne. Les conséquences sont manifestes sur les images satellite.