Evguéni Prigojine, le patron de Wagner, aurait négocié avec les Ukrainiens pour prendre Bakhmout

Evguéni Prigojine, le patron de Wagner, aurait négocié avec les Ukrainiens pour prendre Bakhmout

17 mai 2023 Non Par LA RÉDACTION

Le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, fait une déclaration aux côtés de combattants Wagner, dans cette image fixe tirée d'une vidéo diffusée le 5 mai 2023.
Le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, fait une déclaration aux côtés de combattants Wagner, dans cette image fixe tirée d’une vidéo diffusée le 5 mai 2023. via REUTERS – PRESS SERVICE OF « CONCORD\

Le chef de Wagner, Evguéni Prigojine, aurait proposé aux Ukrainiens de leur donner des positions militaires russes en échange du retrait des troupes de Kiev de la ville de Bakhmout. C’est une nouvelle révélation du Washington Post, la suite de la fuite en avril dernier de documents classifiés du Pentagone publiés sur la plateforme Discord par un réserviste américain.  

Deux responsables ukrainiens ont confirmé au Washington Post qu’ Evguéni Prigojine avait essayé de négocier le sort de Bakhmout directement avec les services secrets de Kiev. À plusieurs reprises même, ont-ils précisé. Le patron de Wagner aurait promis de fournir des informations sur les mouvements de l’armée russe en échange d’un retrait des forces ukrainiennes, il aurait aussi encouragé Kiev à attaquer la Crimée.

Méfiante, l’Ukraine aurait décliné l’offre. D’après les documents divulgués, ses services secrets soupçonnent Moscou d’être au courant de ces tractations, voire d’envisager de les utiliser contre Evgueni Prigojine en le faisant apparaître comme un traitre à la solde de Kiev qui aurait échangé la vie de ses mercenaires contre celle des soldats russes.

Des rencontres en Afrique

Evguéni Prigojine a confirmé sur Telegram qu’il était bien en relation avec les services ukrainiens et que des rencontres avaient lieu en Afrique, comme le révèlent aussi les documents classifiés.  Ces dernières semaines, Evguéni Prigojine a menacé à plusieurs reprises de retirer ses forces de Bakhmout, dans un bras-de-fer politico-militaire opaque avec le Kremlin au prétexte d’un manque de munitions.

La plus grande prudence s’impose sur l’interprétation des derniers documents rendus publics : la guerre fait rage, aussi, sur le front de l’information.

 

Rfi