Les diatribes de Sékou Touré contre Hadja Diénabou Bobo Diallo, sœur de Saïfoulaye Diallo

Les diatribes de Sékou Touré contre Hadja Diénabou Bobo Diallo, sœur de Saïfoulaye Diallo

28 mars 2025 Non Par Doura

Discours du président Ahmed Touré, relayé par le journal HOROYA

L’arme de la vérité historique contre l’arme de la propagande mensongère

Les ordres que la Révolution donne à ses militants sont d’abord déterminés par le cri de guerre du Peuple qui veut continuer sa lutte, préserver ses richesses ; les ordres de la Révolution sont aussi déterminés par les cris de guerre de l’ennemi de classe, il faut que partout où celui-ci remue la tête ou la queue, partout où il présente le nez ou les oreilles, l’arme de la Révolution soit là prête à lui couper la tête, les bras, les jambes, la queue, en un mot à le démantibuler complètement.

Camarades,

Nous avons écouté attentivement les dépositions de 7 membres de la 5è colonne : 6 nouveaux qui s’adressant à notre Peuple, et un 7è, Telli Diallo, qui s’était déjà adressé à notre Peuple dans une première déposition.

Comme nous l’avions dit tout récemment, il faut juger l’homme non pas tant par ce qu’il dit, mais par ce qu’il fait. Car, ce qu’il fait traduit toujours et mieux, la nature de sa pensée intime, quand bien même celle-ci n’aurait pas été exprimée clairement où aurait été volontairement travestie dans le but de tromper.

Ainsi nous les avons écoutés, ces tristes individus sans conscience ni foi, éléments tarés et irrécupérables. Ils nous instruits de certaines de leurs activités, de certains mobiles particuliers qui justifieraient ces activités. Nous avons tous aussi compris que même au bord de l’abîme qu’ils se sont eux-mêmes creusé, ils continuent à faire de la propagande. Nous serons, quant à nous, objectifs comme nous l’avons toujours été. Et c’est pourquoi, tout ce qu’ils voudront dire sera entendu directement par notre Peuple. Notre peuple est conscient, car il connaît son passé, il apprécie son présent et perçoit l’avenir qui découlera de l’action courageuse qu’il entend mener. Il est le meilleur juge ; il est même le seul juge autorisé, car c’est lui qui fait la Révolution et c’est lui, également, la cible de la contre-Révolution.

Nous avons déjà entendu Hadja Diénabou Diallo nous dire avec courage, et ici, nous lui rendons hommage, quand elle affirme qu’elle n’a jamais accepté le régime de démocratie populaire. C’est précis, et c’est courageux de le dire. En cela, elle assume en toute lucidité une position de classe.

La suppression de la chefferie l’aurait ébranlée. La suppression du commerce l’aurait brisée dans son mode d’existence et dans ses intentions à continuer d’exploiter le Peuple

Aussi combat-elle farouchement la Révolution. Mais avec quelle arme ? Avec l’arme du mensonge et de la diffamation ; avec l’arme du racisme aveugle ; avec l’arme du vil trafic d’influence. Si nous rendons hommage à son courage pour nous avoir défini, avec clarté et netteté, son hostilité à la démocratie, nous avons cependant le devoir de répondre à certaines insinuations malhonnêtes qui ne sauraient résister à la vérité. que nous connaissons tous.

Elle dit que le Parti a supprimé la chefferie; mais qu’en fait, les masses souffrent, aujourd’hui plus qu’hier ; que tout ce que les paysans récoltent est raflé par les cadres du Parti au détriment des producteurs ; qu’à Labé, on abat actuellement les boeufs pour ne garder seulement au profit des populations de Labé que la peau, les têtes, les pattes, alors que toute la viande est destinée aux seuls cadres de Conakry. C’est bien ce que nous ayons appris cela d’elle, car elle a dû dire pire dans les milieux populaires de Labé pour contaminer et intoxiquer les militants du Parti. C’est bien qu’elle nous donne l’occasion de lui dire qu’elle s’est lourdement trompée.

Et d’abord, de la suppression de l’institution féodalo-colonialiste dite « la chefferie coutumière ». Mais il faut être terriblement caparaçonné contre la nausée pour défendre la chefferie dite traditionnelle (et qui n’a rien de traditionnel), un régime ignoble qui, à l’ombre des forces d’occupation coloniales, pouvait permettre au chef de canton de faire amener de force le paysan, abuser de ses filles, expulser de ses cases, attribuer ses femmes, ses bœufs, ses champs à qui l’on veut et utiliser les plus belles de ses filles pour rendre hommage au commandant de cercle qu’on vénérait comme le tout-puissant. Y a-t-il réellement lieu de répondre à une personne qui, aujourd’hui regrette un tel régime ? Mais puisqu’elle donne des précisions, rappelons qu’au moment de la suppression de la chefferie coutumière l’impôt de Labé était au taux de 700 frs. Mais le poulet coûtait alors 50 frs ; il fallait, donc vendre 14 poulets pour pouvoir payer son impôt personnel. Aujourd’hui à Labé du Pouvoir populaire, la taxe régionale et la carte du Parti incorporée sont au taux de 350 sylis, alors quel 2 poulets seulement suffisent au contribuable pour se libérer de la taxe régionale.

Egalement à Labé, en 1957, un bœuf se vendait entre 1200 et 1 500 frs. En vendant à l’époque deux bœufs au taux le plus élevé, un père de famille pouvait se libérer de l’impôt de 4 à 5 membres au plus de sa famille. Aujourd’hui, le boeuf à Labé est vendu au minimum à 2 500 sylis. Nous ne donnons pas le prix du trafic que nous excluons. Or, avec 2500 sylis, prix d’un boeuf, on paye aujourd’hui la taxe régionale pour 8 personnes. Voilà la réalité quant à l’augmentation du pouvoir d’achat des produits animaux et agricoles dont disposent les paysans pour s’assurer des ressources financières.

Le fonio qui se produit également en Moyenne-Guinée, se vendait en 1957 à 5 frs le kg ; il fallait alors 140 kg de fonio net à un paysan pour se libérer de son impôt. Aujourd’hui, il suffit de quelques 40 kg du même fonio.

Mais au-delà de ces comparaisons qui ne suffisent pas, par elles-mêmes, à situer la nature du régime, faut-il faire comprendre aux égarés qu’avant notre indépendance, aucun impôt payé dans un cercle n’y était utilisé, qu’il allait. au budget local dont le Gouverneur colonial, seul, disposait pour sa politique coloniale, alors qu’aujourd’hui, toute taxe régionale payée est mise à la disposition des citoyens de chaque région qui au sein de l’assemblée régionale et à travers les députés régionaux, délibèrent pour déterminer, en toute souveraineté l’utilisation de cette somme. Aujourd’hui donc, qu’il soit payé même un milliard de sylis par citoyen, celui-ci ne perd pas son argent qui est immédiatement utilisé, mis au service du développement économique et social de son P.R.L., de son arrondissement et de sa région !

Hadja Bobo nous dit comme preuve de la dégradation de la situation en Guinée, que les gens quittent le Foutah pour s’expatrier. C’est un fait réel que nous avons nous-mêmes dénoncé : l’émigration ! Mais ses complices ajoutent bien que c’est la même Hadja, Diénabou Bobo Diallo qui menait une intense propagande au sein des milieux juvéniles pour exhorter les jeunes gens et les jeunes femmes à l’exode rural, à la débauche et à la perdition vers Conakry ou vers l’extérieur.

Hadja Bobo Diénabou Diallo nous raconte ensuite que l’on tue à Labé des centaines de boeufs dont on ne laisse à la région de Labé que les restes pour expédier à Conakry toute la viande pour lès cadres ! Mais y a-t-il des énormités trop énormes pour Hadja Bobo ? La vérité, comme chacun sait, est qu’il est organisé pour chaque centre urbain des abattoirs exclusivement gérés, par la Région et que pour ravitailler les travailleurs des zones industrielles et du grand centre urbain de Conakry, les éleveurs du Fouta, comme ceux des autres régions d’élevage doivent vendre au pouvoir central un quota de leur cheptel : le dixième.

C’est ce que déplore Hadja Bobo. Elle regrette, elle trouve anormal que le Fouta, comme les autres régions, intervienne dans le ravitaillement en viande de nos travailleurs de Conakry et des centres industriels. Mais trouve-t-elle normal que la Forêt exporte son café et son palmiste, la Guinée maritime ses poissons, ses ananas et ses bananes pour permettre l’importation des marchandises que l’on envoie à Labé ? Trouve-t-elle normal que les autres régions produisent le riz avec lequel on ravitaille Labé ? Ses propos constituent une injure non à toute la Nation, mais à la population laborieuse de Labé.

Hadja Bobo démontre donc que ce qui est vrai dans son attitude, sa personne et sa mentalité, c’est l’hostilité à la Révolution, à la démocratie et au pouvoir du Peuple. C’est est ce qui l’amène à recourir à tous les moyens indélicats, illégitimes, au mensonge et au racisme dans le but de créer la confusion et de pouvoir recruter des adeptes qui, comme elle, au sein de la 5è colonne impérialiste, pourraient agir pour démolir la Révolution guinéenne.

Beaucoup de militants, en écoutant Diénabou Bobo Diallo et ses compères, seraient pétrifiés, déçus, totalement déçus de constater à quel degré se situe le niveau de l’ingratitude dont font montre ces ennemis du régime guinéen. C’est grâce aux bienfaits du régime que cette créature ingrate a pu se bâtir une demi-douzaine de villas modernes, disposer de cinq camions, de 3 voitures, se rendre à La Mecque en pèlerinage et siéger, comme député de Labé au sein de l’Assemblée Nationale de son pays indépendant et souverain. Plus tard, après la proclamation de la Loi-Cadre du 8 novembre 1964, interdisant, entre autres, le cumul des fonctions politiques dirigeantes avec. l’exercice des activités commerciales, devant donc l’incompatibilité légale entre son mandat de député et ses activités commerciales, elle renonça à son mandat politique Que les Camarade ne découragent donc point. En introduisant tout à l’heure les agents de la 5ème Colonne, nous avons dit que le mensonge n’existe que pour servir la vérité ; si le mensonge n’existait pas, personne ne pourrait connaître la vérité. La réaction existe pour instiller l’esprit progressiste à tous. Et ces agents de la 5è colonne, sans le savoir, encouragent le Peuple à continuer sa lutte quand bien même eux penseraient le décourager dans la poursuite de son combat libérateur. La déception qui est un élément négatif doit être reconvertie en source d’énergie nouvelle et de victoires nouvelles, car la Révolution veut de celui qui la pratique, comme exigence permanente, l’absolue confiance en l’homme, l’absolue confiance en le Peuple. Et chaque fois que des hommes trahiront cette confiance, il faudra encore augmenter la dose de confiance en l’homme et en le Peuple.

Tel est le postulat de la Révolution !