Labé : la forêt des sapins, refuge inquiétant des élèves absents de l’école
24 octobre 2025
Au cœur du quartier Tata1, en plein centre-ville, la zone autrefois réservée à l’aviation militaire et couverte d’une dense forêt de sapins, est aujourd’hui le théâtre d’un phénomène préoccupant : de nombreux jeunes élèves y abandonnent les bancs de l’école pour s’adonner à des activités peu orthodoxes.
Si par le passé, ce phénomène d’« école buissonnière » se manifestait au milieu de l’année scolaire, cette année, il s’observe dès l’ouverture des classes. Des collégiens, lycéens et même quelques élèves du primaire désertent quotidiennement les cours pour se retrouver dans cette forêt, qu’ils appellent familièrement « les sapins ».
Jeudi 23 octobre, notre équipe a effectué un constat sur le terrain. Les causes de cette désaffection scolaire sont multiples. Certains élèves expliquent avoir été renvoyés par leurs professeurs pour retard ou indiscipline, tandis que d’autres choisissent volontairement de quitter l’école.
« Moi, je n’aime pas l’école publique où il y a trop d’élèves. Je veux étudier dans une école privée. C’est ce que j’ai demandé à mes parents, j’attends d’être inscrit dans une école privée », confie Moudjitaba Bah, élève en 9ème année au collège de Tata.
Pour Saliou Sow, élève à l’école privée Thierno Monénembo, la situation est différente : « Je suis venu en retard et le professeur de Physique m’a renvoyé. Je suis arrivé en retard parce que je n’ai pas eu de taxi à temps », explique-t-il au micro d’un journaliste de l’AGP
Mais l’école buissonnière n’est pas l’apanage des seuls collégiens. Lycéens et filles se donnent également rendez-vous dans cette forêt pendant les heures de cours. Certains parents ignorent ces absences, tandis que passants et autorités assistent, impuissants, à ce rassemblement quotidien qui s’est installé au vu et au su de tous.
La forêt des sapins, autrefois symbole de sécurité et d’exercice militaire, est devenue un lieu d’inquiétude pour les autorités éducatives et les habitants du quartier. Le phénomène pose désormais la question de l’encadrement des élèves et de la lutte contre l’abandon scolaire dès les premières semaines de l’année.
Yayé Barry



