La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël, va laisser ses centres fermés dans le territoire palestinien, mercredi 4 juin, après plusieurs scènes chaotiques marquées par des dizaines de morts en marge de ses distributions.
Après la levée très partielle d’un blocus total imposé par Israël pendant plus de deux mois, privant la population de Gaza de toute aide humanitaire, la GHF a débuté ses opérations il y a un peu plus d’une semaine. Mais son déploiement a été marqué par des violences et des informations faisant état de victimes de tirs israéliens à proximité de ses centres. « Les centres de distribution seront fermés pour des travaux de rénovation, de réorganisation et d’amélioration de l’efficacité », a déclaré la GHF, une organisation au financement opaque, précisant que ses opérations reprendraient jeudi.
Des tirs israéliens meurtriers dans le secteur
Mardi, 27 personnes qui attendaient l’aide américaine près du rond-point dans la zone d’Al-Alam, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont été tuées quand des soldats israéliens ont ouvert le feu « sur des milliers de civils », selon la Défense civile. L’armée a précisé mardi soir que « des soldats avaient procédé à des tirs de semonce (…) en direction de suspects qui s’approchaient d’une manière qui mettait en danger leur sécurité », annonçant l’ouverture d’une enquête pour faire « toute la lumière » sur ce qui s’est passé.
Le rond-point où le drame s’est produit se trouve à environ un kilomètre d’un centre d’aide géré par la GHF. L’ONU et de nombreuses ONG refusent de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité, craignant qu’elle n’ait été créée pour servir les buts militaires d’Israël.
Le Conseil de sécurité de l’ONU va se prononcer mercredi sur un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza. Mais le texte devrait se heurter à un nouveau veto américain, le premier de la nouvelle administration Trump, malgré la pression internationale croissante sur Israël pour mettre fin à la guerre et alors que selon l’ONU, les quelque 2,4 millions d’habitants du territoire palestinien sont menacés de famine.
AFP