Le cessez-le-feu devait arriver à son terme dans la soirée. L’armée et les paramilitaires en guerre au Soudan ont annoncé, dimanche 30 avril, la prolongation de 72 heures « sous médiation des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite » de la trêve décidée par les belligérants. Globalement non respectée, cette dernière a toutefois permis, pendant trois jours, de maintenir les couloirs de passage sécurisés pour l’évacuation d’étrangers et de poursuivre les négociations.
Les deux camps se sont mutuellement accusés de violer le cessez-le-feu, alors que les combats reprenaient dimanche, dans la capitale Khartoum, ainsi qu’au Darfour. La guerre, qui entre dans sa troisième semaine, a fait 528 morts et 4 599 blessés, selon des chiffres officiels, considérés comme sous-estimés.
Des millions de Soudanais sont pris au piège des bombardements et des tirs antiaériens depuis le déclenchement, le 15 avril, d’une guerre de pouvoir entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide (FSR).
Un premier avion d’aide humanitaire
Dimanche, « huit tonnes » d’aide, dont « du matériel chirurgical » est arrivée au Soudan, où la plupart des hôpitaux sont hors service en raison des combats, a annoncé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L’engin, à bord duquel se trouvait également du personnel humanitaire, a décollé d’Amman, en Jordanie, et a atterri à Port-Soudan, ville côtière à 850 km à l’est de la capitale. Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées à l’intérieur du Soudan ou ont fui vers les pays voisins, le Tchad, l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan du Sud.
Les gouvernements étrangers ont évacué leurs ressortissants et des citoyens d’autres nationalités, surtout depuis Port-Soudan vers Jeddah, en Arabie saoudite, sur l’autre rive de la mer Rouge.
Malgré les appels de la communauté internationale, aucune solution diplomatique n’est en vue entre les deux rivaux en treillis, qui continuent de s’invectiver par médias interposés.