Sierra Leone: la plupart des responsables de l’attaque de la caserne arrêtés, annonce le président
27 novembre 2023
Le président sierra-léonais Julius Maada Bio a affirmé dimanche soir que le calme avait été rétabli après une journée d’affrontements armés à Freetown qu’il a présentés comme une tentative de déstabilisation de l’Etat et dont la plupart des responsables ont été arrêtés selon lui.
« Le calme est rétabli », a assuré le président lors d’une courte intervention sur la télévision d’État, après ce qu’il a décrit comme une « tentative visant à saper la paix et la stabilité à laquelle nous travaillons si durement ». « La plupart des leaders ont été arrêtés » et ils devront rendre des comptes, a déclaré Julius Maada Bio, au terme d’une journée qui a vu des inconnus tenter de forcer une armurerie militaire à Freetown, affronter les forces de sécurité en plusieurs points de la capitale et faire sortir de nombreux détenus de prison.
National Address On The Current Security Situation In Sierra Leone: Sunday, November 26th, 2023 pic.twitter.com/wHAMGeWuIy
— President Julius Maada Bio (@PresidentBio) November 26, 2023
Le ministre de l’Information Chernor Bah avait déclaré un peu plus tôt que « la situation sécuritaire à Freetown (était) sous le contrôle ferme du gouvernement ». Il avait reconnu que les « assaillants » avaient attaqué les prisons de Freetown et que de nombreux détenus s’étaient échappés, sans autre précision sur ces « assaillants ».
Un calme précaire revenait en ville, a constaté un correspondant de l’AFP. Cependant, des checkpoints gardés par des forces de sécurité importantes ont été maintenus en place.
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Aucun bilan humain officiel des violences n’a été communiqué. Le ministère de l’Information explique que des données sont actuellement compilées, pour établir un bilan, et communiquer un nombre d’arrestations.
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Des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent quelques hommes en uniforme visiblement en état d’arrestation à l’arrière ou auprès d’un pick-up militaire. Les réseaux sociaux ont cité, photos à l’appui, un ancien membre de la garde rapprochée de l’ex-président Ernest Bai Koroma (2007-2018) comme un des participants à l’opération tués par les forces de sécurité.
Les autorités ont décrété un couvre-feu dans tout le pays jusqu’à nouvel ordre. L’aviation civile a demandé aux compagnies aériennes de reprogrammer leurs vols après la levée du couvre-feu, tout en assurant que l’espace aérien restait ouvert.
La Cédéao l’UE et les États-Unis condamnent
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a parlé dans un communiqué de tentative de faire main basse sur des armes de l’armurerie, mais aussi de « troubler la paix et l’ordre constitutionnel », langage communément employé pour les coups de force politiques. L’organisation a rappelé « son principe de tolérance zéro pour les changements anticonstitutionnels de gouvernement ».
La représentation locale de l’Union européenne s’est dite « inquiète » et a appelé à « respecter l’ordre constitutionnel ». « Nous condamnons dans les termes les plus vigoureux la tentative de saisie forcée pendant la nuit de la caserne et de l’armurerie Wilberforce », a également fait savoir l’ambassade des Etats-Unis dans un message sur les réseaux sociaux.
Nous souffrons tellement dans ce pays, et aujourd’hui, cette attaque vient s’ajouter à notre souffrance. Il faut que l’État maîtrise la situation, sinon ce n’est pas bon, ça ne nous aide pas à progresser.
rfi