Sénégal: le convoi de l’opposant Ousmane Sonko en route pour Dakar
27 mai 2023
Accompagné par un cortège de partisans, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko a quitté ce vendredi 26 mai la ville de Ziguinchor pour rallier la capitale, Dakar, à 500 km de là.
Chemise blanche et casquette vissée sur la tête, Ousmane Sonko a entamé sa « caravane de la liberté » depuis Ziguinchor juché sur son véhicule et accompagné d’une foule de partisans en voiture, en moto et à pied. Le départ était prévu à 12 heures mais de nombreuses cérémonies autour de la résidence de M. Sonko ont retardé la sortie de la Caravane.
Cinq femmes et trois hommes accroupis autour d’une calebasse remplie de sel et de pépins de fruits sauvage ont prié pour que le voyage soit paisible. Puis une autre femme portant une gerbe de riz qu’elle éparpille sur le trajet que doit suivre la caravane donne enfin le signal du départ. « Nous sommes serein. Après Kolda, on va renforcer la sécurité pour la suite », explique Bassirou Coly adjoint maire et coordinateur du Pastef de Ziguinchor.
C’est donc aux alentours de 13h qu’un gros cylindré aux vitres teintées est lentement sorti de la résidence. Ousmane Sonko a agité ses deux mains en signe d’au revoir vers ses partisans. Ce fut la bousculade. Les jeunes surchauffés voualient voir et toucher leur « héros » avant son départ pour Dakar.
Nous sommes prêts à nous battre pour élire Ousmane Sonko !
Les partisans d’Ousmane Sonko au départ de la caravane
« Notre liberté sera définitivement acquise »
À la sortie de la capitale casamançaise, à la mi-journée, le cortège a pris la Nationale 6, qu’on appelle aussi « la route du Sud ». Mais c’est à Kolda, chef-lieu de la région du même nom, que le convoi a fait sa première escale. Il est toutefois resté bloqué dans la soirée à cause d’échauffourées avec les forces de l’ordre. Du gaz lacrymogène a été tiré. Dorénavant, le calme est revenu. Ousmane Sonko devrait donc passer la nuit ici avant de reprendre la route vers Dakar. Le cortège ne passe pas par la Gambie et doit donc emprunter un détour, en principe via la ville de Tambacounda.
Lors d’une courte déclaration, vers la localité de Goudomp, Ousmane Sonko a appelé les jeunes à rester « mobilisés ». « Notre liberté sera définitivement acquise dans neuf mois », a-t-il lancé. Allusion à l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024.
Mercredi, au lendemain de son procès pour viols lors duquel dix ans de réclusion ont été requis, Ousmane Sonko avait appelé à « marcher sur Dakar » pour « le combat final » face au chef de l’État. L’opposant dénonce une « instrumentalisation de la justice » pour l’écarter de la présidentielle. « Soit Macky Sall recule, soit on lui fera face », avait-il affirmé. De son côté, le porte-parole du gouvernement a prévenu hier : « quoi qu’il en coûte, l’ordre public sera maintenu ».
D’après des confrères et des témoins présents dans le convoi, il n’y avait pas de tension dans le cortège ce vendredi soir. Les partisans d’Ousmane Sonko chantent et applaudissent. Un petit peu plus tôt, à Ziguinchor, ils avaient dégagé les barricades – sacs de sables, barres de fer et troncs d’arbre – installées autour du domicile du maire depuis près deux semaines.
Rfi