Des avances prolongées ont également été octroyées à des sociétés affiliées à Koita, comme SOSIM, Hypro Mining ou Srimamba Mining, avant toute livraison effective. Or, SOSIM, en tant que société de négoce, n’est pas habilitée à effectuer des transactions financières de cette ampleur, faute de licence appropriée. Ces choix de la BCRG interrogent sur le sérieux des contrôles exercés.
Les contrats signés avec Koita présentent aussi des lacunes, notamment l’absence de clauses précises sur les primes ou pourcentages. Ce flou, contraire aux standards internationaux, alimente les soupçons de pratiques opaques.
Monopole et impacts sur le marché local
Les privilèges accordés à Tidjane Koita ont également engendré une vive opposition parmi les acteurs locaux du marché aurifère. Plusieurs orpailleurs dénoncent une concurrence déloyale facilitée par des avances de trésorerie conséquentes, affectant directement leur activité.
Au niveau macroéconomique, les opérations monopolistiques de Koita, appuyées par la BCRG, ont des répercussions directes sur la stabilité monétaire. Des fluctuations marquées du dollar sur le marché local sont en partie attribuées à ces pratiques. Par ailleurs, des flux financiers massifs en provenance de Dubaï – estimés à plus de 500 millions de dollars en espèces – amplifient les inquiétudes.
Des anomalies contractuelles et retards préoccupants
Un examen approfondi des contrats entre la BCRG et une raffinerie internationale met en lumière des manquements notables. Dans l’un d’eux, bien que la responsabilité du transport de l’or soit stipulée comme incombant à la raffinerie, ce sont près de 4,8 tonnes qui ont été confiées à Koita, en dépit des termes convenus.
Une source interne à la Banque Centrale évoque également des retards inhabituels entre les avances versées à Koita et les livraisons effectives. Cette lenteur dans l’exécution des transactions ajoute une couche supplémentaire d’opacité à une affaire déjà complexe.
En parallèle, des alternatives compétitives et conformes existaient. Des acteurs internationaux comme Travelex ou MoneyCorp auraient pu assurer ces opérations avec plus de garanties et à moindre coût. De même, des banques locales comme UBA, partenaires historiques de la BCRG, ont été écartées au profit de sociétés peu réglementées.
Tous Ces dysfonctionnements ternissent l’image et la crédibilité de la BCRG. En tant qu’autorité centrale, son rôle n’est-il pas de garantir la transparence et la stabilité économique ? Conséquence, on se retrouve avec une énigme : combien d’ orde la BCRG est encore dehors ? Des 4 tonnes déclarées manquantes, on s’est retrouvé avec 7 tonnes rapatriées des raffineries encore source de spéculation . Selon des informations, environ 12 tonnes seraient encore dehors ? Mystérieuse arithmétique de l’or guinéen.