Ryad annonce un sommet, arabe et un islamique et reporte celui de l’UA

Ryad annonce un sommet, arabe et un islamique et reporte celui de l’UA

9 novembre 2023 Non Par LA RÉDACTION

 

Ryad annonce un sommet, arabe et un islamique et reporte celui de l'UA

Le cinquième sommet « Ligue arabe-Union africaine », qui devait se tenir le 12 novembre à Riyad, a été reporté sine die par l’Arabie saoudite, a annoncé mardi le ministère saoudien des Affaires étrangères. Ce sommet avait déjà été reporté par deux fois en 2019 et 2020. 

C’est en tous cas ce qui a été précisé dans le document émis par la diplomatie d’Arabie saoudite, qui assure actuellement la présidence tournante de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). L’Arabie Saoudite a justifié le report de celui-ci par la guerre à Gaza pour pouvoir aborder la crise en cours et ses conséquences graves. Ryad accueillera ainsi deux sommets arabe et islamique, les samedi et dimanche prochains pour discuter de l’évolution de la situation dans la Bande de Gaza en reportant en parallèle donc, le sommet arabo-africain qui devait porter sur la coopération économique.  

Cette décision a été prise en réponse à l’évolution de la situation à Gaza, qui a été considérée comme nécessitant la convocation de ces sommets extraordinaires pour discuter de la crise en cours et de ses graves répercussions humanitaires.

Contestant ce report, coucou qui voilà, le polisario qui s’insurge contre le report dans un « comunicado oficial » où il est dit que « le report est dû au fait que l’Arabie Saoudite a refusé d’adresser une invitation à la RASD +membre fondateur de l’UA, Etat puissant et incontournable au sein de l’Union africaine+ afin qu’elle prenne part à ce sommet ». Sic !  

Le polisario a qualifié l’ajournement du sommet arabo-africain « d’échec » et accusé le Maroc de tenter de le priver d’une participation au conclave arabo-africain. A titre de rappel lors du quatrième Sommet Ligue arabe-union africaine, qui s’est tenu en décembre 2016 à Malabo, en Guinée équatoriale, la réunion a été marquée par le boycott de certains pays arabes et africains (Yémen, Somalie, Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Qatar, Bahreïn, Jordanie, Oman…) en signe de protestation contre la présence du polisario 

Le report du cinquième sommet Ligue arabe-UA, est un réel pied de nez et également un revers pour l’Algérie et l’Afrique du Sud qui n’ont eu de cesse d’insister pour inviter le mouvement séparatiste. Pour l’Arabie saoudite, cela constitue une ligne infranchissable car Ryad défend et soutient l’intégrité territoriale du Maroc.  

Aussi et en réponse à cela, l’Arabie saoudite prévoit d’organiser un sommet saoudo-africain, en excluant l’Union africaine, afin de prévenir toute tentative d’infiltration de la fantomatique RASD via l’UA. La présence de celle-ci à l’Union africaine est en effet considérée comme un fléau qui entrave le progrès du Continent. La seule façon d’y mettre fin, est donc ni plus ni moins, l’exclusion de la RASD de l’organisation panafricaine. 

Cela dit, l’Arabie saoudite a annoncé, que la situation dans la Bande de Gaza « nécessitait la convocation d’un sommet arabe extraordinaire et d’un sommet islamique pour discuter de la crise en cours et des graves répercussions humanitaires qu’elle entraîne ».

L’OCI a, en ce sens, annoncé qu’« il a été décidé de tenir un sommet d’urgence dimanche prochain à Riyad, pour discuter de l’agression israélienne (contre Gaza), à l’invitation de l’Arabie Saoudite ».

La Ligue arabe avait pour sa part indiqué, le 30 octobre, que son secrétariat général avait reçu une demande officielle de la Palestine et de l’Arabie saoudite pour la tenue d’un sommet arabe le 11 novembre, afin de discuter de « la poursuite de l’agression israélienne contre Gaza » 

Selon le ministère saoudien des affaires étrangères, « il a été décidé de reporter la date du cinquième sommet arabo-africain (qui devait se tenir dimanche prochain) à une date qui sera déterminée ultérieurement, compte tenu de l’évolution actuelle de la situation à Gaza ».

Cette décision, est-il souligné, « intervient après coordination avec le secrétariat de la Ligue des États arabes et la Commission de l’Union africaine, et dans le souci que les événements politiques dans la région n’affectent pas le partenariat arabo-africain, qui est basé sur le développement et la dimension économique ». 

Depuis plus d’un mois, l’armée israélienne mène une « guerre dévastatrice » à Gaza, ayant entraîné la mort de 10 328 Palestiniens, dont 4.237 enfants et 2.719 femmes, et fait environ 26.000 blessés, selon les rapports. En Cisjordanie, 163 Palestiniens ont été tués et 2.215 ont été arrêtés par les autorités. Les autorités israéliennes ont signalé pour leur part un bilan de 1.538 Israéliens tués et 5.431 blessés.  

Le mouvement Hamas a en otage quelque 242 Israéliens et cherche à les échanger contre plus de 6.000 prisonniers palestiniens, y compris des enfants et des femmes, détenus dans les prisons d’Israël. Depuis le début de la guerre, Tel Aviv a interrompu l’approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments, en électricité et en carburant de quelque 2,3 millions de Palestiniens résidant à Gaza, qui étaient déjà confrontés à des conditions de vie extrêmement précaires. 

Hespresse