Retour au calme dans le nord-ouest du Mexique après la capture du fils d’« El Chapo »

Retour au calme dans le nord-ouest du Mexique après la capture du fils d’« El Chapo »

7 janvier 2023 Non Par LA RÉDACTION

 

Un homme nettoie une rue dans la ville de Culiacan où des véhicules calcinés sont visibles.

Plus de 4500 soldats mexicains patrouillaient vendredi après-midi dans les rues de la ville de Culiacan, dans le nord-ouest du Mexique, théâtre de scènes de guerre, la veille, après la capture d’Ovidio Guzman, l’un des fils du baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman, lors d’une opération qui a fait 29 morts, dont 10 militaires et 19 criminels présumés, selon les autorités.

L’opération a aussi fait 35 blessés dans les rangs des forces de sécurité, qui ont effectué 21 arrestations, selon un bilan publié vendredi par le secrétaire à la Défense, Luis Cresencio Sandoval, qui a affirmé n’avoir aucune information concernant des civils qui auraient perdu la vie.

La situation est calme ces dernières heures, a de son côté assuré le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, lors de sa conférence de presse quotidienne plus tard dans la journée.

Combats intenses

D’importants affrontements ont éclaté jeudi entre des bandes armées et les forces de sécurité à plusieurs endroits dans la capitale du Sinaloa, Culiacan, lors de la capture d’Ovidio Guzman, accusé de diriger la faction Los Menores du cartel du Pacifique, l’un des noms donnés au très puissant cartel de Sinaloa.

Dix militaires […] ont malheureusement perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions, a déploré le secrétaire Sandoval, en ajoutant qu’il y avait également eu 19 morts parmi les assaillants qui ont tenté d’empêcher la Garde nationale et l’armée mexicaine d’arrêter et d’évacuer le narcotrafiquant présumé de 32 ans par avion.

Un haut gradé de l’armée mexicaine a aussi perdu la vie lors d’une attaque contre sa patrouille durant la riposte des bandes armées, a confirmé M. Sandoval.

Sandoval.

Des soldats s'entassent dans la boîte d'une camionnette.

L’armée et la Garde nationale mexicaine ont payé un lourd tribut lors de la capture d’Ovidio Guzman.

PHOTO : AFP VIA GETTY IMAGES / NICOLAS ASFOURI

D’intenses échanges de tirs ont eu lieu notamment à l’aéroport de Culiacan, où deux avions militaires et un avion de ligne d’Aeromexico ont essuyé des coups de feu. Les appareils militaires, endommagés par un feu nourri, ont dû effectuer des atterrissages d’urgence après avoir réussi à quitter l’aéroport.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des passagers se recroquevillant pour échapper aux balles et des travailleurs aéroportuaires se cachant derrière leurs comptoirs.

Suspendus jeudi, les vols ont repris vendredi.

En soirée, des agents en uniforme ont retiré les dizaines de voitures et camions incendiés jeudi dans plusieurs points de la ville.

En dépit des fusillades et des rues bloquées par des véhicules en flammes, les forces mexicaines ont réussi à exfiltrer Ovidio Guzman à bord d’un appareil de l’armée de l’air jusqu’à Mexico, où il a été conduit dans les bureaux d’un procureur spécialisé dans le crime organisé.

Activement recherché aux États-Unis

Surnommé El Raton [La Souris], Ovidio Guzman est accusé par la justice américaine de trafic de cocaïne, de méthamphétamine et de cannabis aux États-Unis. Selon les autorités américaines, il dirige plusieurs laboratoires clandestins qui produisent entre 1360 et 2200 kilogrammes de méthamphétamine par mois.

Son organisation, le cartel de Sinaloa, est considérée par l’Agence américaine antidrogue (DEA) comme le principal responsable du trafic de fentanyl aux États-Unis, une puissante drogue responsable de la mort de milliers de personnes par surdose.

Des policiers observent des colonnes de fumée noire qui montent de la ville.

Des groupes armés ont lancé plusieurs attaques à Culiacan contre les forces de sécurité mexicaines pour tenter de les empêcher d’arrêter Ovidio Guzman.

PHOTO : AP / MARTIN URISTA

Outre ses activités liées au trafic de drogue, un rapport de l’agence américaine signale qu’Ovidio Guzman aurait ordonné l’assassinat d’informateurs, d’un trafiquant de drogue concurrent et d’un chanteur célèbre qui a refusé de chanter à son mariage.