Réintégration de la Guinée à l’OIF : voilà ce que pense le député Français Bruno Fuchs

Réintégration de la Guinée à l’OIF : voilà ce que pense le député Français Bruno Fuchs

4 octobre 2024 Non Par LA RÉDACTION

C’est ce vendredi matin que s’ouvre le XIXe sommet de la francophonie, à Villers-Cotterêts, près de Paris. Au menu, la guerre au Liban, bien sûr, mais aussi le conflit entre la RDC et le Rwanda, ainsi que les relations houleuses entre l’OIF et trois pays sahéliens, le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Pourquoi ces pays restent suspendus de l’organisation alors que la Guinée qui a connu, elle aussi, un coup d’État, vient d’être réintégrée ? Le député centriste français Bruno Fuchs vient de présenter un plan stratégique pour le développement de la francophonie. .

En Afrique de l’Ouest, quatre pays ont été suspendus de l’OIF pour coup d’Etat. Mais l’un des quatre, la Guinée, vient d’être réintégré, alors que les deux grandes figures de la société civile, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, ont disparu depuis trois mois. Est-ce que ce n’est pas contradictoire avec les valeurs de la francophonie ?  

Je pense qu’il faut voir les questions en dynamique. On a une junte dont on pense aujourd’hui qu’elle est dans la volonté d’un retour à l’ordre constitutionnel. Et donc vous avez deux choix, soit vous leur dites : « on attend et puis quand vous le serez, eh bien on jugera », c’est une position un peu difficile à tenir aujourd’hui… Soit vous les accompagnez. Et on fait le pari de l’accompagnement, parce que si ce n’est pas vous qui les accompagnez, d’autres vont le faire. Donc on a en Guinée un processus qui devrait aboutir dans quelques mois. Et en les accompagnant, on pense qu’il va atterrir plus facilement. En Guinée, j’y suis allé moi, au mois de juillet justement pour voir la situation. On a une Constitution qui est extrêmement solide, très charpentée, dans laquelle, par exemple, il n’y a pas la peine de mort, dans laquelle il y a l’interdiction des mutilations génitales, par exemple. Donc, il y a des avancées très fortes dans cette Constitution. Et on a deux sujets principaux aujourd’hui en Guinée, qui sont : la question des médias, des médias qui ont été fermés de façon extrêmement brutale, donc j’ai vu le ministre des Affaires étrangères, j’ai vu le Premier ministre, j’ai vu le président de l’Assemblée nationale, j’ai demandé à avoir des informations pour savoir ce qui s’est passé. Et puis la question de la disparition de deux civils guinéens, c’est extrêmement inquiétant. Personne n’a de nouvelles et, là aussi, on a demandé, je pense que l’OIF le fait également, des informations précises. On ne peut pas continuer ce processus si on n’a pas les informations sur ces deux personnes et si elles ne reviennent pas très vite dans l’espace public.

Mais n’est-ce pas prématuré de réintégrer la Guinée avant même qu’on sache ce que sont devenus Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah ?  

C’est une décision de l’ensemble des membres de l’OIF, donc il y a eu un consensus là-dessus. Mais ces deux personnes, on doit très vite avoir des nouvelles de la part des dirigeants de la Guinée, bien sûr.

Avec RFI