Des heurts ont éclaté jeudi à Dakar après que l’opposant Ousmane Sonko a été extrait de force de son véhicule par les forces de sécurité sur sa route vers le tribunal pour un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle.
Le chef de file de PASTEF comparaît jeudi pour diffamation contre le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Ce dossier judiciaire et un autre pour viols présumés font peser une hypothèque sur sa candidature à la présidentielle et sont sources de tensions depuis deux ans.
Le Maire de Ziguinchor crie au complot ourdi par le pouvoir pour l’éliminer politiquement.
Ce jeudi matin, le convoi de Sonko en route vers le tribunal a été arrêté. Il a été extrait de force de son véhicule sous les détonations de gaz lacrymogène alors que ses soutiens tentent de s’interposer.
L’opposant est ensuite arrivé au tribunal vers 10H45.
Il a expliqué qu’il voulait passer par un autre itinéraire mais en a été empêché. « La police et la gendarmerie m’imposent un itinéraire. J’ai été brutalisé. Le régime ne compte que sur les forces de sécurité », a déclaré M. Sonko à la barre avant que l’audience ne soit suspendue.
Heurts et spectre d’un remake de mars 2021
Au même moment, des heurts ont éclaté aux abords du tribunal entre groupes de jeunes et forces de sécurité, ainsi que sur la VDN, l’un des principaux axes de la capitale. Les premiers ont jeté des pierres sur des policiers et gendarmes, qui ont riposté à coup de gaz lacrymogènes.
Des bus de la compagnie publique de transports urbains Dakar Dem Dikk ont été caillassés et saccagés.
DDD a confirmé les informations, mais se refuse à communiquer un chiffre exact sur le nombre de bus saccagés.
Dakar Dem Dikk a toutefois décidé d’arrêter la circulation des bus pour le reste de la journée.
Des heurts ont également été enregistrés à la Médina, à Mermoz, et dans plusieurs quartiers de Dakar et de sa banlieue. À Bignona et à Mbacké, également, des échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants ont été signalées.
Ces événements confirment les craintes d’un remake des événements qui se sont déroulés, il y a deux ans.
En mars 2021, Ousmane Sonko s’était rendu accompagné d’une foule massive à une convocation devant un juge dans une affaire de viols présumés contre la masseuse Adji Sarr, qu’il conteste. Son arrestation en chemin avait provoqué les émeutes les plus graves connues par le Sénégal depuis des années. Elles avaient fait une douzaine de morts.
Pour rappel, le procès de ce jeudi oppose M. Sonko au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, qui le poursuit pour « diffamation, injures et faux ».
Celui-ci reproche à l’opposant d’avoir déclaré qu’il avait été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) pour sa gestion d’un fonds d’un programme agricole pour l’emploi des jeunes.
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