Ce qu’il faut savoir
Lundi sera un jour chômé à Moscou, a annoncé, samedi 24 juin, le maire de la capitale russe, Sergueï Sobianine. Seules les agences gouvernementales et certaines industries vitales fonctionneront, a-t-il écrit sur Telegram, demandant d’ores et déjà à la population de s’abstenir de tout déplacement face à l’avancée de combattants du groupe paramilitaire Wagner, désormais en rébellion contre le Kremlin et le commandement de l’armée. L’ambassade de France à Moscou a demandé à ses ressortissants de « faire preuve d’une vigilance absolue » et de « s’abstenir de tout déplacement sur le territoire russe jusqu’à nouvel ordre ». Il leur est également demandé de « rester chez eux dans les prochains jours, tant que la situation ne sera pas stabilisée ». Suivez notre direct.
L’avancée de Wagner vers Moscou se confirme. Des troupes de Wagner sont entrées dans une région située à environ 400 km au sud de la capitale russe, ont affirmé les autorités locales. Des éléments de Wagner « sont en train de se déplacer sur le territoire de la région de Lipetsk », a rapporté le gouverneur régional, Igor Artamonov. « La situation est sous contrôle », a-t-il toutefois assuré. Des combats avaient été signalés plus tôt par les autorités russes dans la région de Voronej, frontalière de l’Ukraine et située à quelque 600 km au sud de Moscou.
Une ville confinée en Russie. Les habitants de Lipetsk, à environ 500 km de la frontière ukrainienne, ont été priés par les autorités locales de ne pas quitter leur domicile. La mesure est destinée « à assurer l’ordre public et la sécurité des citoyens », précise le siège opérationnel régional, cité par plusieurs médias russes. A Moscou, une équipe de France Télévisions a constaté que des camions bennes avaient été positionnés autour du périphérique pour bloquer une éventuelle entrée d’une colonne Wagner
Vladimir Poutine dénonce une « trahison interne ». « C’est un coup de couteau dans le dos de notre peuple et de notre pays », a déclaré le chef de l’Etat russe, lors d’une allocution télévisée, à propos des actions initiées par le groupe Wagner à Rostov, promettant que « ceux qui ont consciemment choisi la voix de la trahison vont être punis très rapidement ».
Pas « un coup de feu » à Rostov, selon Prigojine. A Rostov-sur-le-Don, lieu stratégique du commandement russe, le groupe paramilitaire Wagner affirme avoir pris le contrôle de sites clés. « Nous sommes entrés dans Rostov et, sans tirer un seul coup de feu, nous avons pris le bâtiment du quartier général », a affirmé son chef, Evguéni Prigojine. « Pourquoi le pays nous soutient ? Parce que nous effectuons une marche pour la justice », a-t-il déclaré dans un message audio sur Telegram.
« Ils nous combattent, mais ils s’autodétruisent », ironise Kiev. La Russie a engagé un processus conduisant à sa propre destruction, a estimé la vice-ministre de la Défense ukrainienne, Ganna Maliar. « Que cela signifie-t-il pour nous ? Une fenêtre d’opportunité », a-t-elle écrit sur Telegram, assurant que l’Ukraine continue son travail pour la « victoire ». Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, voit aussi dans la mutinerie orchestrée par Wagner une preuve de « la faiblesse de la Russie ».
La communauté internationale attentive. Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont entretenus, samedi, pour « échanger leurs vues sur la situation en Russie », selon le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell. Un peu plus tôt, Emmanuel Macron avait assuré qu’il suivait « de près la situation » en Russie.