Qui est Kamala Harris ?

Qui est Kamala Harris ?

10 octobre 2023 Non Par Doura

 

717 indiscretions monde United States Vice President Kamala Harris speaks during the virtual National Congress of American Indians (NCAI) 78th Annual Convention in the Eisenhower Executive Office Building in Washington, D.C., U.S., on Tuesday, October 12

 

Qui est Kamala Harris, première femme, première femme noire, et première femme d’origine indienne Vice-Présidente des Etats-Unis?


Qui est Kamala Harris, première femme, première femme noire, et première femme d'origine indienne Vice-Présidente des Etats-Unis?
Kamala Harris, s/u00e9natrice de 55 ans, pourrait /u00eatre la future vice-pr/u00e9sidente am/u00e9ricaine si Joe Biden venait /u00e0 l’emporter le 3 novembre prochain. SAUL LOEB // AFP

Sénatrice, ex-procureure de Californie, Kamala Harris accumule les titres de pionnières depuis le début de sa carrière. Elle devient la première femme noire colistière de Joe BIDEN,  candidat à la présidence américaine.

Lassée des spéculations qui la voyaient en colistière avant même que Joe Biden n’entre en campagne, Kamala Harris avait plaisanté que l’ancien vice-président ferait au contraire, si elle remportait la Maison Blanche, un «excellent» bras droit. Forte d’un parcours brillant, digne du meilleur rêve américain malgré des chapitres controversés, la sénatrice de 55 ans qui rêvait de devenir la première présidente noire des États-Unis tentera finalement en novembre, à ses côtés, de devenir la première femme vice-présidente.

Mais avec toujours, sans doute, un œil sur la présidentielle de 2024 et l’espoir de briser, alors, l’ultime plafond de verre. «Ma mère me disait souvent: Kamala, tu seras peut-être la première à accomplir de nombreuses choses. Assure-toi de ne pas être la dernière», aimait à répéter Kamala Harris lors de sa campagne malheureuse pour l’investiture démocrate. Depuis les débuts de sa carrière, cette fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne accumule les titres de pionnière. Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle avait été élue, deux fois, procureure générale de Californie (2011-2017), devenant alors la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l’État le plus peuplé du pays. Puis en janvier 2017, elle avait prêté serment au Sénat à Washington, s’inscrivant comme la première femme originaire d’Asie du Sud et seulement la deuxième sénatrice noire dans l’histoire américaine.

Kamala Harris connaît bien le candidat démocrate à la Maison Blanche, qu’elle appelle parfois simplement «Joe» en public, car elle était proche de son fils Beau Biden, décédé d’un cancer en 2015. Mais elle avait surpris en l’attaquant avec virulence lors du premier débat démocrate, en 2019, sur ses positions passées concernant les politiques de déségrégation raciale dans les années 1970. Après avoir finalement abandonné la primaire avant les premiers votes, Kamala Harris s’était ralliée à Joe Biden en mars. Certains alliés de l’ancien vice-président ne lui avaient pas pardonné de ne pas avoir montré de «remords» après ses critiques lors du débat, et avaient mis en garde le vieux lion de la politique contre une colistière trop «ambitieuse». De quoi faire bondir les soutiens de Kamala Harris, qui ont crié au sexisme.

Une ex-procureure «dure»

Kamala Harris a grandi à Oakland, dans la Californie progressiste des années 1960, fière de la lutte pour les droits civiques de ses parents immigrés: un père professeur d’économie, et une mère, aujourd’hui décédée, chercheuse spécialiste du cancer du sein. Elle a fait ses études à l’université Howard, fondée à Washington pour accueillir les étudiants afro-américains en pleine ségrégation, et rappelle régulièrement son appartenance à l’association d’étudiantes noires «Alpha Kappa Alpha». Mariée depuis août 2014 à un avocat père de deux enfants, Kamala Harris met en avant sa famille: elle avait choisi sa sœur Maya pour diriger sa candidature malheureuse à la primaire.

Elle ne fait pourtant pas l’unanimité dans sa Californie natale. Depuis la Caroline du Sud jusque dans le Michigan, des électeurs noirs et progressistes déplorent sa réputation de dureté. En cause, notamment, ses initiatives passées de procureure pour punir durement de petits délits qui ont, selon ses critiques, affecté surtout les minorités. «En Californie, Kamala Harris avait la réputation d’une procureure qui attendait plutôt qu’elle ne montrait le chemin, qui ne bougeait sur les sujets polémiques que lorsqu’elle voyait qu’ils étaient politiquement viables», résumait encore le mois dernier le quotidien Sacramento Bee. En 2004, elle s’opposait à l’assouplissement des peines planchers, qu’elle a pourtant assuré vouloir réformer lorsqu’elle a fait campagne l’an dernier pour l’investiture démocrate à l’élection présidentielle. En 2010, elle avait tout simplement éclaté de rire à une question sur la légalisation du cannabis à titre récréatif, un enjeu pourtant très emblématique en Californie, qui a fini par l’adopter en 2018.

Kamala Harris n’a certainement pas laissé une image de «procureure progressiste», contrairement à la façon dont elle avait elle-même qualifié son bilan. «Elle est perçue par certains, surtout chez les jeunes noirs, comme faisant partie du problème, pas de la solution», met en garde David Barker, professeur en sciences politiques à l’American University. Reste à voir si elle parviendra désormais à mobiliser cet électorat potentiellement clé pour entrer, aux côtés de Joe Biden, à la Maison Blanche.

Source : AFP et Le Figaro