Procès du massacre du 28-Septembre en Guinée: l’ancien chef de la gendarmerie entendu pour la 2e fois
12 décembre 2023
Lundi 11 décembre, au procès du massacre du stade de Conakry, l’ancien patron de la gendarmerie a été entendu comme témoin pour la deuxième fois. Le général Ibrahima Baldé a fait face aux questions du procureur et des avocats, sans jamais changer de version. Il décrit un dispositif de maintien de l’ordre dépassé lors de cette journée du 28 septembre 2009, au cours de laquelle plus de 150 personnes ont été tuées par les forces de sécurité à un meeting de l’opposition. Compte-rendu d’audience.
Le récit de l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie est limpide, simple, peut-être un peu trop parfait, semble penser l’avocate des parties civiles, maître Halimatou Camara : « Vous avez été formel ici, vous dites qu’aucun de vos hommes n’était sur place quand est arrivée la garde présidentielle. Aucun ? »
« Avant que les militaires ne viennent, ils étaient repliés juste au niveau du carrefour Donka », affirme le général Ibrahima Baldé.
Halimatou Camara relève des incohérences dans le témoignage de l’ancien patron de la gendarmerie guinéenne : « Au niveau du carrefour de Donka, vos hommes n’ont même pas été témoins de tirs d’armes à feu ? Vu que la distance entre Donka et le stade n’est pas une distance que l’on pourrait dire grande. »
Dans son costume bleu à manches courtes, Ibrahima Baldé ne se laisse pas désarçonner. Ses hommes n’ont rien vu, rien entendu, affirme-t-il.
Maître Halimatou Camara demande : « Ils sont restés au carrefour de Donka jusqu’à quelle heure ce jour-là ? »
« Toute la soirée, ils étaient là », dit le général Ibrahima Baldé.
Maître Halimatou Camara réplique : « Donc ils ont vu des blessés arriver à l’hôpital Donka ? »
« Quels blessés ? », demande le général Ibrahima Baldé.
« Des blessés venant du stade », déclare maître Halimatou Camara.
Le général laisse échapper un rire nerveux. Hier, plusieurs coupures de courant ont perturbé l’audience qui a dû être interrompue plus tôt que prévu. Le procès du massacre du 28 septembre 2009 doit reprendre ce mardi matin.
Rfi