Procès des massacres du 28 septembre : Talhatou Garanké Diallo enfonce Tiegboro et Marcel
4 mai 2023Les victimes des événements du 28 septembre 2009 se succèdent au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.
Né en 1972 ,Talhatou Garanké Diallo qui assure la sécurité auprès de Cellou Dalein Diallo, leader de L’UFDG s’est présenté à la barre mercredi pour raconter de ce qu’il a vécu ce Lundi 28 septembre 2009 au stade de même nom
《Le 28 septembre, j’ai quitté chez moi vers 6 heures, je suis venu chez Elhadj Cellou Dalein. Nous sommes restés là-bas jusqu’à 7 heures 45′, j’ai pris une moto pour aller au stade. A l’esplanade, j’ai trouvé qu’il un énorme dispositif de policiers et de gendarmes. Vers 8 heures, on a vu trois pick-up arrivés. Leurs occupants portaient des bérets verts. Quand ils ont garé, Tiegboro Camara est descendu, les gens ont applaudi. Quand Tiegboro a fait marche arrière, il y a eu des tirs de gaz lacrymogènes. Mais, après quelque temps, il y a de l’accalmie. Mais, il y a deux corps, les gens ont dit qu’ils ont été tués par les forces de l’ordre. Après je suis revenu à la maison. Mais, Elhadj Cellou était prêt pour aller chez Jean Marie Doré. Mais, comme le véhicule qui nous a été affecté, nous les gardes de Cellou Dalein, nous nous sommes divisés en deux groupes. Le groupe auquel je faisais partie a dit qu’il va marcher. Arrivé à l’université, Colonel Moussa Tiegboro Camara est venu nous barrer la route avec les leaders. Il a demandé que les gens ne partent pas au stade. Il a dit : si vous partez pas au stade, nous allons vous massacrer et arrêter vos leaders. Il s’est même disputé avec Mouctar Diallo( leader des NFD). Nous sommes donc allés au stade. Une fois dans le stade, certains se sont mis à prier, d’autres chantaient l’hymne national. Malheureusement, du gaz lacrymogènes a été tiré là-bas. Ensuite, les tirs ont commencé. Après quelques instants, des bérets sont entrés dans le stade. Parmi ces bérets rouges, j’ai reconnu le commandant Toumba. Il est venu demander où sont les leaders.quand nous sommes sortis de la pelouse, on a vu des policiers, des gendarmes et des personnes qui étaient coiffées de mouchoirs rouges et des coris. Ils se mis à nous fouiller et à nous battre. Moi personnellement on m’a blessé 》raconte Talhatou Garanké Diallo.
Le membre de maintien d’ordre dit que Marcel Guilavogui était au stade ce jour-là
《J’ai vu Marcel Guilavogui avec des objets. Il donnait des coups de pieds et les gens disaient qu’il était le fils du président. Il avait une arme et c’est avec ça qu’il assomait les gens. Depuis qu’on m’a fracturé je ne suis pas en bonne santé. Je ne fais que maigrir. J’ai eu une jambe fracturée et brûlée.
Marcel était au stade. C’est Toumba qui est parti chercher les leaders au niveau des tribunes. Toumba dit venez . Quand nous sommes arrivés au niveau des grillages, il y avait u´ béret rouge qui donnait des coups de pieds aux manifestation. Toumba lui a demandé pourquoi. Nous, on cherchait déjà à fuire 》.
Les Massacres du 28 septembre 2009 font suite à une manifestation de partisans de l’opposition guinéen au stade du 28 septembre de Conakry, organisée le 28 septembre 2009 contre les projets du chef de la junte militaire au pouvoir de se présenter à l’élection présidentielle. Cette manifestation a été réprimée dans le sang par l’armée.
À la suite des actions de l’armée, qui a ouvert le feu sur une foule de 50 000 personnes, selon les observateurs internationaux, au moins 157 personnes ont été tuées et des centaines ont été blessées ou sont devenues la cible de crimes sexuels.
Le procès a débuté le 28 septembre 2022 à Conakry.
Yayé Barry