Il y a peut-être des « centaines » de morts supplémentaires. Seulement 78 corps ont été identifiés, après le naufrage d’un bateau transportant des migrants, au large de la Grèce, mercredi 14 juin. Une centaine de personnes ont été secourues, mais les photos de l’embarcation diffusées par les médias grecs laissent penser que le bilan sera l’un des plus lourds de l’histoire récente du pays.
Combien sont-ils, chaque année, à périr en tentant de rejoindre l’Europe ? L’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) tente de déterminer, depuis 2014, le nombre d’exilés morts ou disparus dans le monde, à travers son « Missing Migrants Project » (projet migrants disparus). Créée après un double naufrage, en octobre 2013, près de l’île italienne de Lampedusa, l’initiative centralise l’ensemble des données, partout dans le monde.
Près de 2 000 migrants morts dans d’autres circonstances
Leur analyse nous apprend que la Méditerranée est la route migratoire la plus mortelle du monde. Sur les 56 216 migrants qui ont disparu à travers le monde depuis 2014, près de la moitié, 25 080 personnes, y sont mortes noyées ou ont disparu lors d’un naufrage. Des centaines d’autres ont perdu la vie dans d’autres circonstances, avant ou pendant la traversée : 1 967 personnes sont décédées de maladie ou de manque d’eau et de nourriture, d’accidents de véhicules (ces décès ne sont pas situés sur cette carte).
Le plus grand naufrage de ces dernières années s’est déroulé le 18 avril 2015 à 193 km de l’île de Lampedusa, où 1 022 migrants sont morts, selon l’OIM. Seules 28 personnes ont été sauvées. Un an plus tard, les 25 et 26 mai 2016, 805 migrants ont péri ou ont disparu au large des côtes libyennes alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe.