On s’était retrouvé devant une véritable boucherie humaine estime Fatou Sikhé Camara

On s’était retrouvé devant une véritable boucherie humaine estime Fatou Sikhé Camara

24 janvier 2024 Non Par LA RÉDACTION

Les témoins continuent à se relayer devant la barre du tribunal criminel de Dixinn delocalisé à la Cour d’appel de Conakry. L’ancienne directrice de l’hôpital national Donka à l’époque du massacre de 2009 a expliqué ce qu’elle a vécu ce jour ce lundi 22 janvier 2023

Madame Fatou Sikhé Camara a parlé d’une  véritable boucherie humaine.
Ce jour 28 septembre 2009 , j’étais à la maison en train de profiter de cette journée qui avait été déclarée fériée , la première victime de l’hôpital national Donka vient de mon quartier par ce que je n’habite pas très loin. C’était le fils de notre imam . La famille est venue m’annoncer que leur fils est blessé . J’ai demandé qu’il se rende aux urgences de l’hôpital national Donka pour une prise en charge. Quelques temps après il y a eu des mouvements dans le quartier , de l’agitation et beaucoup de perturbations.
Les gens disaient que ça tire au stade. Comme j’ai l’habitude de faire, j’ai appelé l’ ambulancier du jour pour que je me rende afin de comprendre exactement ce qui se passe. L’ambulancier est venu me chercher à la maison et nous sommes partis immédiatement à l’hôpital. Je me suis rendue dans la salle des urgences et toutes les équipes étaient déjà mobilisées . Nous avons vu beaucoup de blessés arriver dans des états très insupportables. Heureusement, le chef de service et son équipe qui étaient là avaient bénéficié de formation avec le PCIR ( croix rouge) pour déclencher le plan d’urgence et le nombre a atteint 25 .
Au moment où j’arrivais ce chiffre était déjà atteint. Ce que nous avions vu ce jour j’étais vraiment sidérée. On s’était retrouvé devant une véritable boucherie humaine》.

Hadja Fatou Sikhé Camara qui dit avoir à la mort au moins à cinq reprises raconte avoir enregistré plus de 800 blessés dans ces événements douloureux

Le nombre de blessés variait d’un jour à l’autre. Pratiquement, nous sommes restés près de trois mois pour les soins, puisque nous avions des cas des handicapés à vie (section de la moelle épinière), ainsi que des cas de paralysie. » Et de préciser que parmi les blessés, on note « 89 cas de lésions par arme à feu, 14 par arme blanche, 389 par contusion, 4 violences sexuelles, enregistrés le jour du massacre et 319 autres. Le nombre de blessés est très lourd, nous n’avions pas connu une telle gestion dans notre carrière》 a indiqué l’ancienne ministre.

Yahya Diallo