Le cercueil de Pelé a rejoint mardi le cimetière de Santos, le terme de trois jours de deuil national, après des obsèques qui se sont déroulées en comité très restreint.
La dépouille de Pelé, l’éternel numéro 10 qui a marqué des générations d’amoureux du ballon rond, a rejoint mardi sa dernière demeure : un mausolée de 200m2 dans le cimetière vertical de la ville brésilienne de Santos , où une foule immense de fans lui a rendu un vibrant hommage. « Maintenant, il va pouvoir se reposer « , a dit aux journalistes Edinho, l’un de ses six enfants encore en vie, à l’entrée de la nécropole œcuménique où les obsèques ont eu lieu dans l’intimité familiale.
Votre opérateur vous localise dans une zone pour laquelle cette vidéo n’est pas disponible (Guinée)
Avant les obsèques, le dernier hommage du peuple brésilien au triple champion du monde s’est terminé par un émouvant cortège de quatre heures dans les rues de Santos, cité balnéaire dotée et plus grand port d’Amérique du Sud, à 75 km de Sao Paulo. Le cercueil, qui durant la veillée funèbre était resté ouvert et recouvert d’un voile de tulle, laissant seulement apparaître le visage du défunt, a été scellé à 10h heure locale (14h en France), après avoir été exposé durant 24 heures au centre du stade Vila Belmiro du Santos FC, où Pelé a brillé de 1956 à 1974.
Plus de 230 000 personnes se sont recueillies devant sa dépouille, un défilé incessant, jour et nuit, d’admirateurs souvent émus aux larmes. Retiré du stade dans une voiturette, le cercueil noir a été hissé sur le haut d’un camion de pompiers, puis recouvert de deux drapeaux : celui du Brésil et celui du Santos FC.
Tout au long du cortège funèbre, qui a parcouru les rues de la ville, passant notamment par le bord de mer, des milliers de supporters formaient une immense haie d’honneur. Certains chantaient : « 1000 buts, seul Pelé l’a fait ! « . Le légendaire Brésilien a inscrit 1 091 de ses 1 283 buts sous le maillot blanc et noir du club mythique de Santos.
Le moment le plus poignant du cortège a été le passage devant la maison de la mère de Pelé, Celeste Arantes. Âgée de 100 ans mais atteinte de troubles cognitifs, elle ignore la mort de son fils. Le camion s’est arrêté quelques minutes devant cette demeure à la façade beige où un grand drapeau vert à l’effigie de Pelé avait été suspendu. Sa soeur Maria Lucia, 78 ans, est apparue au balcon, avec d’autres membres de la famille. Visiblement émue, elle a longuement salué les supporters massés devant la maison.
« Aucun hommage ne serait assez fort pour ce qu’il a représenté, pour l’histoire qu’il a écrite. C’est un grand sentiment de fierté, et de gratitude. »
Edinho, fils de Pelé et entraîneur actuel de Londrina, club de deuxième division brésilienne
« Il était le plus grand joueur au monde, donc ça vaut la peine d’être ici « , a dit à l’AFP Maria Benedita, retraitée de 77 ans, très émue au passage du camion rouge et blanc des pompiers.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est venu spécialement à Santos depuis Brasilia pour se recueillir devant la dépouille de Pelé, à la fin de la veillée funèbre. Arrivé près du stade en hélicoptère, Lula, qui est entré en fonction dimanche , a aussitôt présenté ses condoléances à la veuve de Pelé. « Il était incomparable, en tant que footballeur et en tant qu’homme « , a déclaré Lula dans une vidéo diffusée par la chaîne Santos TV peu après la visite du président.
Le chef de l’Etat a assisté près du cercueil à une brève cérémonie religieuse, lors de laquelle le prêtre a évoqué un dialogue imaginaire au Paradis entre Pelé et Dieu, qui lui aurait dit : « Ici, tu es encore Roi, mais moi je suis le Seigneur « .
AFP