Mort de Mamoudou Barry : 9 ans de prison pour son agresseur schizophrène

Mort de Mamoudou Barry : 9 ans de prison pour son agresseur schizophrène

17 septembre 2022 Non Par LA RÉDACTION
Mort de Mamoudou Barry : 9 ans de prison pour son agresseur schizophrène
Le résultat de ces deux jours de procès est allé en deçà des réquisitions de l’avocate générale Marion Meunier, qui avait requis dans la matinée 12 ans de réclusion

Le discernement de Damien Aktas, en rupture de soin le jour des faits, a été déclaré « altéré » mais « non aboli ». Le franco-turc de 31 ans n’a donc pas été jugé pour « meurtre » mais pour « violence volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Le 19 juillet 2019, il avait proféré des insultes racistes avant de tabasser à mort Mamoudou Barry, enseignant en droit à l’université de Rouen.

La justice est passée. Damien Aktas, un jeune franco-turc de 31 ans a été condamné à 9 ans de prison ce vendredi 16 septembre par la cour criminelle de Rouen (Seine-Maritime) pour des coups mortels et des insultes racistes envers Mamoudou Barry, un chercheur guinéen. Après deux jours de procès, la peine prononcée a été en deçà des réquisitions de l’avocate générale Marion Meunier, qui avait demandé dans la matinée 12 ans de réclusion contre cet homme, hospitalisé en unité pour malades difficiles (UMD) depuis son arrestation.

Le procès a failli ne pas avoir lieu. L’accusé, diagnostiqué schizophrène, était en rupture de soin le jour des faits. Une information qui avait poussé la défense à demander à la cour de le déclarer irresponsable pénalement. Mais le père de l’accusé et sa curatrice de l’époque ont indiqué à la cour que sans son traitement il pouvait, certes, être « dangereux », mais qu’il restait « capable de se maîtriser ». Il a donc été admis par la cour que le discernement de l’accusé, sous curatelle renforcée depuis 2013, était altéré et non aboli, contrairement à la demande de l’avocat de la défense. Damien Aktas n’a cependant pas été jugé pour « meurtre » mais pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

UNE SOIRÉE D’ÉTÉ TRAGIQUE

Tout commence le 19 juillet 2019. Ce soir-là, le Sénégal affronte l’équipe d’Algérie à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations. Mamoudou Barry, enseignant en droit à l’université de Rouen, 31 ans, rentre chez lui avec son épouse, Fatoumata Barry, qu’il est venu chercher à un arrêt de bus à Canteleu. C’est alors que le jeune franco-turc, supporter de l’équipe algérienne, Damien Aktas, les alpague. Des injures à caractère racial telles que « sale noir » ou « vous les Noirs, vous êtes des fils de pute, on va vous niquer vos races » sont proférées par ce dernier.

Mamoudou Barry tente de le calmer mais l’homme lui assène plusieurs coups violents sur la tête. « Il a frappé fort, y compris quand la victime se retrouve au sol » et « il y a bien des insultes racistes proférées avant et après l’agression », a indiqué la magistrate au cours du procès. Au cinquième coup, Mamadou Barry ne se relève pas. Plongé dans un coma artificiel et transporté au CHU de Rouen, il décède le lendemain.

Damien Aktas sera interpellé trois jours après les faits, dans un hôtel de Sotteville-lès-Rouen, grâce au témoignage de Fatoumata Barry et aux images de la vidéosurveillance. Les policiers apprennent alors que l’homme est déjà connu pour des faits de violences, en particulier sur sa compagne et que son casier judiciaire compte trois condamnations.

Marianne