Massacre du 28-Septembre 2009 en Guinée: la défense rejette les accusations de Marcel Guilavogui

Massacre du 28-Septembre 2009 en Guinée: la défense rejette les accusations de Marcel Guilavogui

18 juillet 2023 Non Par Doura

En Guinée, Marcel Guilavogui, jadis homme à tout faire du capitaine Moussa Dadis Camara (président de la junte de décembre 2008 à décembre 2009), était encore à la barre lundi 17 juillet. Depuis une semaine, le capitaine Guilavogui comparaît à sa demande pour, selon lui, dire toute la vérité dans les événements du 28 septembre 2009 qui avaient fait plus de 150 morts dans un stade de Conakry, des dizaines de disparus et plus d’une centaine de femmes violées par des militaires.

Le nom du bouillant capitaine est sur toutes les lèvres et dans toutes les conversations en Guinée, et pour cause. Après son premier passage en novembre dernier à la barre du tribunal criminel où il avait soutenu n’avoir rien à dire, il a cette fois accusé son ancien mentor, Moussa Dadis Camara, et le colonel Moussa Tiègboro Camara d’avoir planifié les crimes du 28 septembre 2009.

Me Mohamed Abou Camara est l’avocat du capitaine Guilavogui. Il déclare : « Il y a ce qu’on appelle la présomption de culpabilité ou la présomption de responsabilité de ceux-là qui sont au pouvoir. Ils ont des explications à donner autour de ce dossier. Les faits se préparent, on les exécute, on efface les traces et le pouvoir dit qu’il ne connaît rien. Qu’ils assument les faits pour avoir été responsables, autorités au moment des faits, c’est une évidence. »

Ce sont de « simples allégations », retorque Me Moussa Sovogui, l’avocat du colonel Moussa Tiègboro Camara : « Dire que mon client a été associé à la conception et à la préparation des événements du 28 septembre, ce sont des affirmations, de simples allégations. »

Me Sovogui a aussi invité le capitaine Guilavogui à aider le tribunal à comprendre ce qui s’est réellement passé le 29 septembre 2009 à Conakry : « Qu’il ait le courage de dire au tribunal de ce qui s’est passé et qu’on retienne pour une fois que l’histoire de ce pays n’a pas été falsifiée. Marcel connaît beaucoup de choses, Marcel est au début, au milieu et à la fin de cette histoire. »

Ce mardi 18 juillet, Marcel Guilavogui il fera face aux avocats du capitaine Moussa Dadis Camara et du colonel Moussa Tiègboro Camara.