Maroc : un puissant séisme fait au moins 296 morts
9 septembre 2023 Non Par Doura
L’épicentre de ce séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter se situe dans la province d’Al Haouz, au sud-ouest de la ville de Marrakech.
Par J.B. avec AFP
Au moins 296 personnes ont trouvé la mort dans un puissant séisme qui a dévasté le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant d’énormes dégâts et semant la panique à Marrakech et dans plusieurs autres villes, selon un bilan officiel provisoire. Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a indiqué que le séisme était d’une magnitude 7 sur l’échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d’Al Haouz, au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech.
« Selon un bilan provisoire, ce séisme a entraîné la mort de 296 personnes dans les provinces et communes d’Al-Haouz, Marrakech, Ouarzazate, Azilal, Chichaoua et Taroudant », a indiqué le ministère dans un communiqué. Selon la même source, 153 personnes ont été blessées et hospitalisées. D’après les médias marocains, il s’agit du plus puissant séisme ayant frappé le royaume à ce jour. Les autorités « ont mobilisé tous les moyens nécessaires pour intervenir et venir en aide aux zones sinistrées », a ajouté le communiqué de l’Intérieur.
Selon des images circulant sur les réseaux sociaux et des témoins, le séisme a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes. Dans une localité de la province d’Al Haouz, épicentre du séisme, une famille était bloquée dans les décombres après l’effondrement de sa maison, selon les médias. Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d’importants débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.
Appel au don de sang
« J’étais dans mon lit quand tout s’est mis à trembler. J’ai cru que mon lit allait s’envoler. Je suis sorti dans la rue à moitié nu et je suis allé tout de suite voir mes riads. C’était le chaos total, une vraie catastrophe, la folie », raconte à l’Agence France-Presse au téléphone le Français Michaël Bizet, 43 ans, propriétaire de trois maisons traditionnelles dans la vieille ville de Marrakech.
« Vers 23 h, on a senti une secousse très violente, j’ai réalisé que c’était un tremblement de terre. Je voyais des bâtiments qui bougeaient. Nous n’avons pas forcément les réflexes dans ce type de situation. Puis je suis sorti, il y avait beaucoup de monde dehors. Les gens étaient tous sous le choc et en panique. Les enfants pleuraient, les parents étaient désemparés », témoigne auprès de l’Agence France-Presse un habitant de Marrakech, Abdelhak El Amrani, 33 ans, joint par téléphone. Selon des images diffusées sur les réseaux, une partie d’un minaret s’est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, cœur battant de Marrakech, faisant deux blessés.
Le centre régional de transfusion sanguine de Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés. « J’étais en route vers chez moi au moment du tremblement de terre. Ma voiture a fait un va-et-vient mais je n’imaginais pas une seule seconde qu’il s’agissait d’un tremblement de terre », affirme un autre habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans. « Je me suis arrêté et j’ai réalisé la catastrophe. C’était très grave ce qui s’est passé, on avait l’impression que c’était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables », ajoute-il.
Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels. Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12 000 morts, soit un tiers de la population de la ville.