Mali: des associations islamiques se lèvent contre l’inscription de la laïcité dans la Constitution

Mali: des associations islamiques se lèvent contre l’inscription de la laïcité dans la Constitution

7 mai 2023 Non Par LA RÉDACTION
Des associations islamiques s'opposent à l'inscription de la laïcité dans la Constitution, comme proposé par le projet soumis au référendum, dans ce pays à 90% musulman. Ici, des fidèles se dirigent à la prière lors de l'Aïd al-Adha, le 20 juillet 2021, à Bamako. (illustration)

Des associations islamiques s’opposent à l’inscription de la laïcité dans la Constitution, comme proposé par le projet soumis au référendum, dans ce pays à 90% musulman. Ici, des fidèles se dirigent à la prière lors de l’Aïd al-Adha, le 20 juillet 2021, à Bamako.

Au Mali, 24 heures après l’annonce de la date du 18 juin pour le référendum sur la nouvelle Constitution. Un front « anti-laïcité » s’est créé. Il est composé essentiellement d’une vingtaine d’associations islamiques soutenant la Ligue des imams du Mali (Limama). Au cours d’une conférence de presse samedi 6 mai à Bamako, les responsables de ce front ont clairement laissé entendre que si le mot « laïcité » n’était pas retiré du projet, ils n’appelleraient pas à voter en faveur du texte.

Parmi les membres du tout nouveau front « anti-laïcité », il y a l’association des femmes musulmanes du Mali, le Club de soutien à l’Imam Mahmoud Dicko ou encore la Ligue islamique des prédicateurs du Mali. Dans la salle de rencontre pleine à craquer, tous les participants ont scandé à plusieurs reprises « Non à la laïcité prônée dans le nouveau projet de Constitution ». On pouvait lire le même slogan sur des feuilles brandies.

Dr Ahmad Boly, explique pourquoi, comme lui, ces associations musulmanes du Mali rejettent le principe de laïcité retenu dans le projet de Constitution : « Il s’agit de retirer le mot « laïcité » de notre Constitution. La laïcité n’était pas connue au Mali avant l’arrivée des colonisateurs. Notre souhait est de retirer ce mot avec ses dérivés (laïque ou laïcité), et maintenir un concept consensuel. Il s’agit d’un État multiconfessionnel où chacun va exercer librement sa religion. »

Plus de 90 % des Maliens sont musulmans. Et dans le contexte actuel, pour tenter de faire plier le gouvernement, ces associations musulmanes menacent d’appeler à voter « non » au référendum du 18 juin et de faire une jonction avec des partis politiques opposés à la transition.

Youssouf Diawara, également présent à cette rencontre, dirige une association de soutien à l’imam Mahmoud Dicko et pour lui, « c’est inconcevable aujourd’hui de bâtir un nouveau Mali sans tenir compte de la religion ».

RFI