Mali: animaux tués et points d’eau détruits par l’armée et Wagner

Des chameaux, des ânes, des bœufs, tués par balles. Des maisons brûlées, des points d’eau – forages ou châteaux – détruits. Un convoi d’une vingtaine de véhicules de l’armée malienne et du groupe Wagner a mené depuis le début de la semaine une série d’incursions dans des villages situés dans des zones d’action des jihadistes du Jnim, liés à al-Qaïda.

Ils y ont procédé à des arrestations, et aussi expérimenté une nouvelle méthode, selon des informations recoupées auprès de plusieurs sources locales, certaines appartenant aux groupes rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent), d’autres, élus et notables de la zone, sans lien avec les groupes armés.

Comme à Idjardahanane, près de Léré, mercredi 3 avril dernier, où les soldats sont repartis en laissant derrière eux des bâtiments calcinés et des bêtes gisant au sol. « Il y avait des soupçons d’animaux piégés », confirme une source sécuritaire malienne, qui explique également que « les forages sont des zones à haut risque. »

Deux jours plus tôt, lundi, à Louguel près de Nampala, les abreuvoirs des animaux et les bornes fontaines du village avaient déjà été sabotés.

Des destructions qui s’apparentent à une punition collective, voire à une condamnation pour les populations locales d’éleveurs. Chaque semaine, de nouvelles familles décident de fuir vers la Mauritanie voisine.

Sollicitée par RFI, l’armée malienne n’a pas donné suite et n’a pas communiqué sur ces actions. Les Fama revendiquent en revanche de nouvelles frappes de drone mardi dans le cercle de Douentza, dans le centre du pays, qui auraient permis de « neutraliser plusieurs terroristes. »

Rfi