La deuxième tentative aura été la bonne et l’histoire retiendra que c’est à Istanbul, un samedi 10 juin 2023, que Manchester City a remporté la toute première Ligue des champions de son histoire. Deux ans après avoir vu la plus prestigieuse des coupes européennes lui échapper à Porto, face à Chelsea (0-1), le club anglais s’est imposé en finale de la C1 face à l’Inter Milan (1-0). Une victoire glanée grâce à un but de Rodri, au terme d’un âpre combat bien plus équilibré que prévu.
Avant ce rendez-vous, Manchester City apparaissait comme l’immense favori de cette rencontre face à une équipe de l’Inter invitée surprise à ce stade de la compétition. Pourtant, les Cityzens ont dû attendre longtemps et le but de Rodri après l’heure de jeu pour prendre l’avantage dans ce match. Trop longtemps même, pour une machine habituée à frapper vite et fort ses adversaires, et qui a vu le doute s’emparer d’elle à mesure que les minutes s’écoulaient.
La machine City, qui avait écrasé le Real Madrid en demi-finale, s’est enrayée dans ce match. D’abord parce que l’Inter et son entraîneur Simone Inzaghi, malgré ce statut d’outsider, avaient minutieusement préparé cette finale pour comprendre comment repousser les assauts des Mancuniens, ce que peu d’équipes ont réussi à faire cette saison. La tension palpable, avec un duel tactique qui a pris le dessus pendant la première heure de jeu, n’a pas aidé les joueurs de City visiblement plus inhibés que leurs adversaires.
Ederson se fait peur avant d’être décisif
Pep Guardiola, qui attendait de remporter sa troisième Ligue des champions depuis douze ans, a ainsi été aperçu au bord du terrain en train de hurler à ses joueurs : « Relax ! ». Alors que Manchester s’était montré dangereux sur deux situations – une frappe de Bernardo Silva hors-cadre (6e), une autre d’Erling Haaland repoussée par André Onana (27e) –, la poisse s’est mêlée de cette finale avec la sortie sur blessure de Kevin de Bruyne (36e).
Comme il y a deux ans à Porto, contre Chelsea, le Belge a dû laisser ses coéquipiers en cours de match en finale de C1. La sortie du maître à jouer a évidemment fait trembler les supporters de City, tout comme cette énorme mésentente entre Manuel Akanji et Ederson dont n’a pas pu profiter Lautaro Martinez grâce à l’arrêt du gardien brésilien (58e). Dix minutes plus tard, Rodri trouvait finalement l’ouverture sur l’une des seules fois où l’Inter a laissé de l’espace dans sa défense.
Sur les vingt dernières minutes, les fans mancuniens n’ont pas seulement tremblé. Ils ont vécu trois petits arrêts cardiaques sur la tête de Federico Di Marco qui a terminé sur la transversale d’Ederson (71e) avant que ce dernier ne repousse, de manière miraculeuse, celles de Romelu Lukaku (88e) et, dans les toutes dernières secondes, de Robin Gosens (90e+5). Cruel pour l’Inter, qui retrouvait la finale de la Ligue des champions pour la première fois depuis 2010.
Le deuxième triplé de l’histoire du football anglais
Mais cette saison, la C1 semblait promise à Manchester City, qui voit cette victoire comme une apothéose. Depuis son rachat en 2008 par des investisseurs émiratis, le club anglais visait une victoire dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. C’est désormais chose faite et City est le 23e club à remporter la Ligue des champions, le premier vainqueur inédit depuis Chelsea en 2012. Le club anglais l’a fait à l’issue d’une saison en tout point exceptionnelle, qui a vu les Cityzens atteindre souvent un niveau de jeu stratosphérique, à la hauteur de ce qu’a toujours imaginé Guardiola.
L’entraîneur espagnol peut vivre ce succès comme une consécration. Il devient, après Sir Alex Ferguson avec Manchester United en 1999, le deuxième entraîneur d’un club anglais à réaliser un triplé Premier League-FA Cup-Ligue des champions. Une première historique pour City, une troisième libératrice pour Guardiola. Cela fut plus compliqué que prévu mais c’était écrit.