Les expatriés africains en Israël racontent l’angoisse et la solidarité

Les expatriés africains en Israël racontent l’angoisse et la solidarité

10 octobre 2023 Non Par Doura

 

Après l’attaque du Hamas ce week-end et la riposte de l’armée israélienne, la population en Israël vit dans une certaine inquiétude. Les Africains expatriés dans le pays sont, eux aussi, dans la tourmente. Majoritairement Érythréens ou Soudanais, on trouve également des Congolais, des Ivoiriens ou des Maliens qui étudient ou travaillent dans le pays. Des diasporas qui vivent au rythme des attaques du Hamas et des contre-attaques israéliennes.

Le bord de mer de Tel Aviv complètement vide, le 8 octobre 2023, après l’attaque surprise du Hamas. « Les activités sont réduites à 70% » dans le reste du pays, estime un expatrié congolais vivant à Tel Aviv. (image d’illustration) © AFP – AHMAD GHARABLI

Immense sidération ce week-end et attentisme prudent depuis. Les communautés africaines expatriées restent sur le qui vive en Israël. Depuis 12 ans qu’il vit à Tel Aviv, Mahmoud Fofana, un Centrafricain employé d’un grand restaurant, n’a jamais connu une telle vague de violence. « Immédiatement, je me suis réveillé et ma fille aussi. On a eu peur. Parce que ce qui s’est passé ce week-end, depuis que je suis dans ce pays, ça ne s’est jamais passé comme ça. Cette fois-ci, vraiment, c’est très très fort. »

Guy Yama, un Kinois vivant à Tel Aviv, lui, a mobilisé son équipe de foot pour répondre aux appels de dons de sang dans les hôpitaux et à la solidarité dans le pays. « J’ai sensibilisé mon équipe pour qu’on aille donner du sang. On a besoin de nourriture, de l’eau, tout ce qui va servir aux militaires israéliens. On est prêts à donner. Hier, j’ai vu aussi des Érythréens transporter de la nourriture là où il y a des militaires au front. »

Alors qu’on se bat au sud du pays, la vie dans le reste du pays est au ralenti. Christian Malolo, un autre Congolais de Tel Aviv. « Certains centres commerciaux sont fermés, même les transports, les activités sont réduites à 70%, je dirais. »

De l’avis de la plupart des Africains contactés en Israël pas d’inquiétude ni de psychose en ce qui les concerne, mais une prudence qui conduit la plupart d’entre à rester chez soi.

On ne s’y attendait pas. Justement, c’est ça qui est effrayant. Je suis là depuis 20 ans, c’est la première fois que je stresse. Pas la peur, mais le stress. Il y a les abris pour se protéger, etc, mais le stress, c’est l’inconnu, voilà. Qu’est-ce qui va se passer dans deux semaines. C’est très inquiétant.

Rfi