Le Sénégal s’essaie au blé local pour réduire sa dépendance aux importations

Le Sénégal s’essaie au blé local pour réduire sa dépendance aux importations

11 avril 2023 Non Par LA RÉDACTION

Quelque 800 000 tonnes de blé sont importées chaque année dans le pays, dont le climat n’est pas adapté à la culture de cette céréale. Mais une expérimentation de chercheurs agronomes pourrait faire changer les choses.

À Sangalkam, près de Dakar, quatre variétés de blé adaptées au climat local ont été plantées par l’Institut sénégalais de recherche agricole. © SEYLLOU / AFP.

 

Voilà une semaine déjà que des chercheurs agronomes de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) ont commencé à récolter une culture expérimentale de blé local, adapté aux conditions climatiques du pays. Il s’agit de la dernière étape d’un projet entamé il y a plusieurs années pour tenter de réduire la dépendance à l’égard des importations.

Deuxième céréale la plus consommée après le riz, le blé est un élément important de l’alimentation. Mais le Sénégal, comme beaucoup de ses voisins, dépend entièrement de l’étranger : il importe 800 000 tonnes de céréales par an. Son climat tropical n’est en principe pas adapté à la culture du blé, mais des essais d’acclimatation sont en cours.

Sur une parcelle expérimentale à Sangalkam, à 35 km de Dakar, quatre variétés de blé sont récoltées par l’Isra.  Trois d’entre elles proviennent d’Égypte, une quatrième a été développée par l’institut, qui a testé des centaines de variétés de blé, a expliqué Amadou Tidiane Sall, l’un des chercheurs.

Semences égyptiennes

Le ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, a visité la parcelle au début d’avril. Il a indiqué qu’il avait demandé des semences égyptiennes lors d’une visite dans ce pays d’Afrique du Nord à l’occasion de la conférence des Nations unies sur le climat (COP27) en novembre.

« Nous avons un potentiel important », a déclaré le ministre lors de sa visite. Il a toutefois reconnu que le manque d’eau pour irriguer les cultures était un défi de taille.

Amadou Gaye, le président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal, qui représente quelque 2.500 boulangeries dans le pays, a déclaré qu’il préférerait que des ressources soient consacrées à la production de céréales locales telles que le millet, le maïs ou le sorgho.

(avec AFP