Le Kényan Kelvin Kiptum, recordman du monde de marathon, est mort à 24 ans

Le Kényan Kelvin Kiptum, recordman du monde de marathon, est mort à 24 ans

12 février 2024 Non Par LA RÉDACTION

 

Le favori pour les Jeux de Paris est décédé dans un accident de voiture, ce dimanche. Son entraîneur, qui était avec lui dans le véhicule, n’a pas survécu.

Par N.J. avec AFP

Le monde du marathon pleure son roi, ce dimanche 11 février. Kelvin Kiptum, détenteur du record du monde de cette épreuve et grand favori pour le titre olympique aux Jeux olympiques de Paris cet été, est mort dans un accident de la route dans le centre du Kenya. Il avait 24 ans.

« L’accident s’est produit vers 23 heures [21 heures, heure française]. La voiture avait trois occupants. Deux sont morts sur le coup tandis qu’un a été transporté à l’hôpital », a déclaré à la presse le commandant de la police du comté d’Elgeyo Marakwet, Peter Mulinge, confirmant que « les deux [morts] sont Kiptum et son entraîneur », Gervais Hakizimana. « C’est Kiptum qui conduisait en direction d’Eldoret », a-t-il ajouté, précisant qu’il avait perdu le contrôle du véhicule. « Une passagère a été blessée et a été transportée d’urgence à l’hôpital », a-t-il précisé.

« Kelvin Kiptum et son entraîneur Gervais Hakizimana sont morts dans un terrible accident de voiture, alors qu’ils rentraient au camp d’entraînement », a détaillé son agent, l’ancien athlète belge Marc Corstjens, annonçant sur Instagram la « triste nouvelle ».

Un potentiel hors-norme

Kelvin Kiptum avait réalisé une performance majeure, en octobre dernier. Lors du marathon de Chicago, il avait battu le record du monde (2 h 00 min et 35 sec) en pulvérisant de 34 secondes celui de son compatriote Eliud Kipchoge. Ce n’était alors que son troisième marathon. Le jeune athlète avait remporté les deux précédents, à Valence en 2022 et à Londres en 2023.

Après avoir atteint ce premier objectif, il s’en était fixé un autre. Le Kényan souhaitait devenir le premier homme à courir un marathon officiel sous la barre symbolique des deux heures. Le rendez-vous était fixé le 14 avril, à Rotterdam.

L’image restera celle d’un athlète élancé (1,78 m, 59 kg), volant d’une foulée puissante sur le bitume de Chicago en octobre dernier, accélérant même en deuxième partie de course, là où la plupart des marathoniens de tout niveau fléchissent. Kelvin Kiptum avait commencé à courir régulièrement en 2016. En 2019, il avait réussi deux semi-marathons très rapides en deux semaines (60 : 48 à Copenhague puis 59 : 53 à Belfort), lorsque Gervais Hakizimana lui avait proposé de le coacher pour le marathon, leur collaboration décollant pendant la pandémie de Covid-19 en 2020.

Forçat de l’entraînement, Kiptum courait régulièrement plus de 250 kilomètres par semaine, et parfois plus de 300, des chiffres rares même au très haut niveau, assurait son entraîneur, qui échangeait avec son coureur en swahili et en anglais. « Quand on faisait des séances de côtes dans la forêt près de chez lui, il était petit mais nous suivait, pieds nus, après avoir gardé les chèvres et les moutons. C’était en 2013, il n’avait pas encore vraiment commencé la course à pied », racontait Gervais Hakizimana à l’AFP en octobre.

Une pluie d’hommages

« Nous sommes bouleversés et profondément attristés d’apprendre la mort de Kelvin Kiptum et de son entraîneur, Gervais Hakizimana », a réagi le président de la Fédération internationale d’athlétisme, Sebastian Coe, saluant dans un communiqué « un athlète extraordinaire qui laisse un héritage extraordinaire ». « Il nous manquera », a-t-il conclu.

« C’est une énorme perte », a déclaré le double champion olympique (2012, 2016) kényan du 800 m David Rudisha, se disant « choqué et profondément attristé » dans un message sur le réseau social X.

La Fédération kényane d’athlétisme a également fait part de sa « profonde tristesse », et la société organisatrice des six marathons majeurs (Boston, New York, Chicago, Berlin, Londres, Tokyo) s’est dite « dévastée par la nouvelle », dans des messages sur X.

AFP