Le gouvernement guinéen justifie les restrictions d’internet par « un « problème sécuritaire »
12 janvier 2024
Morissanda Kouyate, ministre des Affaires étrangères de la République de Guinée, s’adresse à l’Assemblée générale des Nations unies lors de la célébration annuelle de la Journée internationale Nelson Mandela, le 18 juillet 2022.
Le ministre guinéen des Affaires étrangères Morissanda Kouyaté justifie par un « problème sécuritaire » les restrictions d’accès à internet, devant une quinzaine de diplomates étrangers venus exprimer leurs préoccupations.
Les ambassadeurs ou représentants de partenaires importants de la Guinée, dont l’Union européenne, les États-Unis, la Chine ou la France ont rencontré le chef de la diplomatie pour évoquer les restrictions à la liberté d’expression et à l’accès à internet, la grave pénurie de carburant consécutive à l’incendie dévastateur de réserves sur le port de Conakry en décembre, ainsi que les grandes difficultés de fonctionnement que rencontrent leurs missions.
Sévères limitations
La Guinée, dirigée depuis septembre 2021 par des militaires qui ont pris le pouvoir par la force, connaît depuis plusieurs semaines de sévères limitations d’accès à internet. La junte a par ailleurs sévi contre un certain nombre de médias. « Nous sommes tous affectés, nous sommes affectés par un problème sécuritaire« , dit le ministre des Affaires étrangères dont les propos ont été diffusés par la télévision d’État. Il n’a pas précisé la nature de ce problème. « On ne peut pas aller plus loin« , dit-il.
Il oppose aux diplomates qu’ils n’étaient pas les seuls concernés. « Les difficultés qu’il y a au niveau des ambassades, c’est les mêmes difficultés qu’il y a dans nos départements ministériels, quant à des problèmes de connection, c’est les mêmes problèmes qu’il y a à la présidence« , assure-t-il.
Il affirme la volonté de résoudre le problème « le plus tôt possible« . Mais « tout cela se dit quand il y a la sécurité« , a-t-il ajouté. Des propos prêtés aux diplomates ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux. Lors de cette rare démarche officielle à huis clos, ils auraient soulevé le tort causé à l’image et à l’attractivité économique du pays.
Le colonel Mamadi Doumbouya, à la tête de l’État, et les militaires ont consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils. Les autorités de transition ont fait arrêter un certain nombre de dirigeants de l’opposition et lancé des poursuites contre d’autres. Elles interdisent toute manifestation depuis 2022. L’opposition dénonce la conduite autoritaire et exclusive du pays.
AFP