Le FNDC opposé à toute idée du glissement de la transition

Le FNDC opposé à toute idée du glissement de la transition

21 mai 2024 Non Par LA RÉDACTION

Ibrahima Diallo du Front national pour la défense de la Constitution,  dissous par le CNRD a animé un point de presse ce Mardi à la maison de la presse pour parler de la situation sociopolitique du pays. Dans sa déclaration,  il annonce que le FNDC va s’opposer à toute idée pour prolonger la durée de la transition

Déclaration

Je prends le parole aujourd’hui au nom du FNDC dans un conteste empreint d’incertitude et de doutes quant à l’aboutissement de la transition en cours . Permettez-moi de rappeler brièvement l’historique de la situation de crise dans laquelle notre pays est plongé

A la prise du pouvoir du CNRD, la majorité des acteurs politiques ont choisi d’accorder le bénéfice du doute à la junte quant à sa volonté de respecter ses promesses. Ne pas reproduire les erreurs du passé et œuvré au rétablissement de l’ordre constitutionnel en organisant des élections libres et transparentes.

Cependant, quelques temps après cette période d’indulgence, le FNDC a tiré la sonnette d’alarme face à l’apparition de signaux inquiétants. En effet, la junte a privilégié des actions unilatérales au détriment d’approches inclusives et concertées avec les forces vives de la nation dans la gestion de la transition.  Cette deviation des engagements initiaux a suscité des craintes quant à la sincérité des intentions du CNRD et à son réel attachement à son engagement de départ.

La refondation est devenue la principale priorité du CNRD, ce que contraste avec son engagement de départ qui est de rétablir l’ordre constitutionnel.

C’est ainsi que le FNDC a entrepris des démarches formelles et informelles aupres des autorites de la transition pour les rappeler à leurs engagements mitiaux. Mais Face à l’impossibilité à l’époque de faire fléchir la position des autorités de la transition, le FNDC avait décidé d’organiser la première manifestation politique sous le CNRD le 28 juillet 2022, au cours de laquelle nous avons été arrêtés et emprisonnés dans des conditions illégales, comme vous le savez.

 

C’est dans ce contexte de tension et de crise que le CNRD a accepté le dialogue et les négociations avec la CEDEAO, ce qui a abouti à la définition d’un chronogramme de transition de 24 mois.

La Présidence de la République de Guinée a officialisé ce chronogramme de 24 mois, à compter du l er janvier 2023.

Dans son discours de fin d’année 2022, le President de la transition a réitéré son ongagement à respecter ce chronogramme.

Quelques jours après, le porte-parole du gouvernement a informé l’opinion nationale et internationale dans une annonce officielle que le président de la transition a affirmé qu’il ne dépasserait pas un seul jour à la présidence après les 24 mois.

Bien que n’ayant pas été associé à la définition de ce chronogramme, les entités politiques et de la société civile ont accepté ces 24 mois, le peuple de Guinée s’est conformé aux engagements du Président de la Transition.

Dans cet esprit de vigilance démocratique,   le FNDC a lancé un compte à rebours concernant le chronogramme de la transition pour veiller au respect de la date de la fin de la transition fixée au 31 décembre 2024.

Aujourd’hui, mardi 21 Mai 2023, nous sommes à 223 jours de la fin de la transition, soit 7 mois.

C’est dans ce contexte d’impasse et d’incertitude, marqué par l’absence de dialogue entre le CNRD et les forces vives de la nation ainsi que de la restriction de l’espace civique et la répression de la presse privée, que le nouveau Premier Ministre multiplie les communications encourageant une prolongation de la durée de la transition.

Sa dernière déclaration en date sur TV5 monde est particulièrement alarmante ,  il y affirme que « le calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel tel qu’il a été défini ne le sera pas » Il évoque la possibilité d’un refréférendum constitutionnel à la fin de l’année en lieu et place des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Le FNDC condamne fermement ces déclarations conflictogènes de Monsieur Ban Oury qui frisent  l’arrogance et du mépris vis-à-vis du peuple de Guinée et de les forces vives de la nation.

Bah Oury s’inscrit  malheureusement dans la continuité des facteurs qui  grippe cette transition , l’unilateralisme dans les prises de décision, le mépris et l’arrogance dans le discours des autorités, le rejet et l’exclusion des acteurs socio-politiques importants pour la vie de la nation et pour la réussite de cette transition.

Le bon sens aurait voulu qu’après sa nommation, le Premier ministre prenne contact avec les acteurs socio-politiques pour impulser la dynamique d’un dialogue constructif afin d’évaluer de façon objective le processus et convenir, ensemble, des solutions pour apaiser la transition.

A son âge et avec son parcours, Bah Oury devrait consacrer son séjour à la primature pour rechercher, dans la mesure du possible, des solutions pour contribuer à apaiser la transition dans l’intérêt géneral, plutôt que de privilégies ses propres intérêts et sa longévité à la primature au détriment de la paix et de la stabilité du pays.

Il a le choix entre trouver sa place du bon côté de l’histoire ou gravé son nom dans les pages sombres de l’histoire de cette transition.

Je le dis ici et au nom du FNDC, que nous nous opposerons fermement à toute idée de glissement de la transition par tous les moyens légaux, y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques sur toute l’étendue du territoire national.

 

J’ invite le Président de la République, qui tient a sa parole de soldat à ne pas écouter ceux qui ont soif de pouvoir, ceux qui veulent profiter des privilèges du pouvoir pour le discréditer lui et sa parole, car d y a encore des guinéens qui croient qu’il tiendra son engagement.

L’exemple de la transition du CNDD est encore dans la conscience collective, car ceux qui ont demandé à Dadis Camara de rester au pouvoir et de se présenter comme candidat, les auteurs des slogans « Dadis doit rester » Dades ou la mort », sont libres aujourd’hui de leur mouvement et vaquent à leur occupation pendant que Dadis croupit en prison, abandonné par ses soutiens de circonstance.

Ils étaient majoritairement des civils comme on peut le constater aujourd’hui avec ceux qui demandent au Général de ne pas tenir parole.

Cette transition, bien que marquée par des imperfections, n’est pas encore totalement perdue. Le Président à l’occasion de rassurer les Guinéens en ayant le courage et l’audace de dialoguer avec les forces vives de la nation pour qu’ensemble, nous puissions sauver la transition en cours.

Le dialogue est l’arme des plus forts, il permet d’entretenir la paix et la cohésion sociale, il permet également d’obtenir des solutions et des perspectives qu’on ne peut pas obtenir dans l’unilatéralisme, la force et le mépris. Et on peut discuter de tout au cours d’un dialogue

Ce contexte politique que je viens de décrire est bousculé par une situation socio-économique précaire où l’électricue se rarefie, où l’eau potable manque dans les robinets, où le chômage est endémique ainsi que la cherté de la vie .

Prolonger la transition dans cette instabilité sociopolitique revient à prolonger la souffrance du peuple de Guunée.

Pour faire face à cette eventualité de glissement annoncée et dans la perspective de la reprise des manifestations, le FNDC annonce des consultations à l’endroit des partis politiques,  de la société civile,  du syndicat, de la presse pour une synergie d’actions afin de faire barrage à cette volonté.