Le Burkina Faso franchit la barre des deux millions de déplacés internes

Le Burkina Faso franchit la barre des deux millions de déplacés internes

14 mai 2023 Non Par LA RÉDACTION

Des déplacés internes à Dori, région du Sahel, avec à leur côté un soldat en patrouille dans la ville, le 3 février 2020
Des déplacés internes à Dori, région du Sahel, avec à leur côté un soldat en patrouille dans la ville, le 3 février 2020 © OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

Le Burkina Faso a franchi la barre des 2 millions de déplacés internes fin mars. C’est ce qu’a annoncé vendredi 12 mai le Conseil national de secours et de réhabilitation (Conasur), dans son rapport mensuel. Nombre d’habitants, en majorité des enfants, des régions du Sahel, du Centre-Nord et du Nord, ont fui leurs habitations en raison de la menace des groupes armés terroristes. Ils ont rejoint les villes alentours, plus rassurantes, mais vivent souvent dans une grande précarité.

Ce sont les régions du Sahel, du Centre-Nord et dans une moindre mesure celles du Nord et de l’Est qui accueillent les trois quarts de ces déplacés internes. Ces derniers viennent très souvent de ces mêmes régions, plus précisément des provinces du Soum, du Sanmatenga, du Gourma ou encore du Loroum.

« La majeure partie de ces déplacés en sont à leur 2e ou leur 3e déplacement », note un responsable du HCR qui précise que ces populations fuient généralement leurs villages, sous la pression des groupes armés, pour rejoindre les villes alentours, plus rassurantes sur un plan sécuritaire.

Ainsi, c’est la ville de Djibo qui accueille aujourd’hui le plus grand nombre de ces déplacés internes. Ils sont 270 000, soit 13% d’entre eux, à avoir trouvé refuge dans le chef-lieu de la province du Soum. Non loin de là, Ouahigouya, le chef-lieu de la région du Nord, en accueille pour sa part 147 000.

Autre chiffre éloquent : plus de 58 % de ces déplacés sont des enfants. Ils sont 1 200 000 au total à avoir fui leur domicile. La situation de tous ces déplacés est qualifiée de très alarmante par le HCR. Ces populations manquent de tout. Et en raison de l’insécurité, l’aide humanitaire a du mal à leur être acheminée.

Ce n’est pas une surprise même si c’est très inquiétant. La majeure partie de ces déplacés en sont à leur 2e ou 3e déplacement. (…) C’est une situation très complexe. Avec des populations qui ont tendance à se rapprocher ou à fuir vers les centres urbains où le climat sécuritaire est plus ou moins rassurant pour eux.

 

RFI