L’armée malienne, durement frappée à Tabankort, poursuit son offensive

L’armée malienne, durement frappée à Tabankort, poursuit son offensive

5 octobre 2023 Non Par Doura

Au Mali, la colonne partie lundi 1er octobre de Gao, composée d’une centaine de véhicules de l’armée malienne et de ses supplétifs russes du Groupe Wagner, poursuit sa route en direction de la région de Kidal. Les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) affirment l’avoir durement frappée ce jeudi matin à Tabankort.

Les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) revendiquent une attaque d’envergure contre la colonne Fama-Wagner ce jeudi matin aux alentours de 7h, au niveau de la localité de Tabankort, à plus de 200 kilomètres au nord de Gao. Pour la première fois depuis lundi, les deux camps ne se sont pas limités à des échanges de tirs lointains. Le CSP évoque « des combats très intenses », avec « des prises de guerre », « des pertes humaines et matérielles » infligées à l’armée malienne ainsi que la capture de prisonniers. Il assure également avoir abattu un avion de l’armée malienne et « fait échouer la tentative d’avancée » du convoi Fama-Wagner.

Seuls les rebelles du CSP communiquent sur les opérations menées au jour le jour autour de ce convoi. Ce qui constitue un certain indicateur sur le côté duquel penche l’équilibre des forces, du moins à ce stade, mais qui ne permet pas d’avoir une vision globale et indépendante des affrontements.

Après l’attaque de ce matin, le convoi Fama-Wagner a repris sa progression en direction d’Anefis. De nouveaux affrontements ont été rapportés en fin d’après-midi à proximité immédiate de cette localité, située à l’entrée de la région de Kidal et contrôlée par le CSP. Certaines sources indépendantes, sécuritaires et civiles, affirment que des soldats maliens seraient même entrés dans Anefis, ce que les rebelles du CSP démentent. Sollicitée par RFI, l’armée malienne n’a souhaité apporter aucune précision.

Vendredi 13

Du côté de Bamako, partis politiques et société civile demeurent silencieux depuis le début de ce que l’armée appelle un « processus d’occupation irréversible des terres maliennes », sans que l’objectif final du convoi n’ait jamais été précisé. S’agit-il d’attaquer la ville de Kidal, fief des rebelles ? Ou, plus vraisemblablement, de prendre possession des camps d’Aguelhoc et de Tessalit, que la Minusma est censée quitter prochainement dans le cadre de son retrait du pays. Ces deux camps se situent dans des zones revendiquées par le CSP en vertu du cessez-le-feu de 2014 et des arrangements sécuritaires inclus dans l’accord de paix de 2015. Les autorités maliennes de transition considèrent quant à elle que l’armée malienne a aujourd’hui vocation à s’installer dans ces camps comme partout ailleurs sur l’ensemble du territoire national.

À Bamako, le Collectif de défense des militaires (CDM), un groupuscule proche des colonels au pouvoir, appelle à une manifestation de soutien à l’armée malienne le vendredi 13 octobre prochain. La CMAS (Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mamoud Dicko), qui regroupe les organisations de soutien à l’influent imam Dicko, organise quant à elle le même jour à un rassemblement pour exiger la mise en place d’une transition politique civile.

rfi