L’armée israélienne demande le retrait d’une croix sur la tombe d’un soldat mort au combat
30 octobre 2024La croix ne peut demeurer. Elle orne la pierre tombale du sergent-chef David Bogdanovskyi, de confession orthodoxe, tombé à 19 ans à Khan Younès dans la bande de Gaza, le 23 décembre dernier. Sa famille a reçu lundi 21 octobre une lettre du ministère de la Défense israélien lui intimant l’ordre de gommer la croix orthodoxe ou d’inhumer la dépouille hors du cimetière militaire d’Haïfa (nord du pays). «Il n’est pas permis de placer une croix ou tout autre signe religieux sur une pierre tombale militaire», a déclaré le ministère de la Défense au Jérusalem Post .
Une loi de 2013 permet d’enterrer des soldats juifs aux côtés de soldats non-juifs. Mais la croix aurait offensé des familles de défunts enterrés à proximité, les empêchant même de faire le kaddish, la prière du deuil. Le grand rabbin séfarade a même ajouté que cette croix porte atteinte à «la sainteté» du lieu. «À ce titre, nous sommes engagés depuis longtemps avec la famille Bogdanovskyi dans des discussions honnêtes et sincères pour parvenir à un accord», a poursuivi le ministère.
«Nous ne comprenons pas très bien pourquoi on nous demande de retirer la croix, car il y a plusieurs [tombes] portant des croix», a ajouté un membre de sa famille auprès de la chaîne israélienne Channel 12. Sa tombe était recouverte d’un tissu noir depuis plusieurs mois avait constaté la famille. Le jeune homme et sa famille, de confession orthodoxe, avaient quitté l’Ukraine pour Israël en 2014 au titre d’une loi permettant aux membres non-juifs d’une famille d’origine juive d’émigrer. «David aimait Israël du fond du cœur. La croix gravée sur sa pierre tombale faisait partie intégrante de son identité personnelle et de la foi dans laquelle il a été élevé», a regretté sa mère sur Facebook.
«Je pensais que mon David, qui a donné sa vie à son pays, qui a aimé son pays de tout son cœur pendant neuf ans, depuis son alyah, qui a rejoint l’armée israélienne pour me défendre, sa famille et nous tous, n’était pas différent des autres, [et] n’était pas un citoyen de seconde classe», a dit sa mère. «Je me tenais là et pleurais de colère, de frustration et d’incompréhension», a-t-elle dit.
Le Figaro