La Guinée-Bissau en attente des résultats après des législatives sans incidents majeurs

La Guinée-Bissau en attente des résultats après des législatives sans incidents majeurs

5 juin 2023 Non Par LA RÉDACTION

Les Bissau-Guinéens ont voté ce dimanche 4 juin pour les législatives pour renouveler les 102 sièges de l’Assemblée nationale, dissoute il y a plus d’un an au cours d’une crise institutionnelle. Les résultats ne sont pas attendus avant mardi soir, au plus tôt, quand un nouveau Premier ministre sera nommé dans ce pays coutumier des crises politiques.

Des Bissau-Guinéens dans un bureau de vote lors des élections législatives à Bissau, le 4 juin 2023.

Les électeurs ont voté le matin, surtout pour éviter la canicule. Comme au Quartier Luanda, où les électeurs se sont levés très tôt pour faire la queue. Dès 6h du matin, des hommes, des femmes, des jeunes, se mettent en rang. Et posent une pierre au sol pour marquer l’ordre d’arrivée. Et cela fonctionne : les électeurs votent dans le calme et la discipline. Après s’être identifié auprès des agents électoraux, place au vote : le bulletin est une longue fiche, sur laquelle figurent les noms et les logos des 22 partis en compétition : les électeurs doivent simplement cocher le parti de leur choix.

Ils espèrent que cette fois-ci, les résultats seront acceptés par tous les partis politiques. Comme l’explique le cinéaste Floras Gomes. « Les Bissau-Guinéens ont toujours bien voté. C’est après le vote qu’il y a toujours des problèmes. Il faut reconnaître le vainqueur. Les jours qui suivent le vote, on nous raconte des histoires de pouvoir magique qui arrive de quelque part, je crois qu’il faut dépasser cette façon de faire la politique dans notre pays. »

À la mi-journée, le vice-président de la Commission nationale des élections (CNE) a dressé un bilan plutôt positif : « Il y a seulement quelques dysfonctionnements à la marge. » Le seul bémol est le vote au Sénégal, où la forte diaspora bissau-guinéenne n’a pas pu voter, car le vote y a été reporté pour des raisons de sécurité : la CNE a donné un délai de sept jours maximum pour que ce scrutin y ait lieu.

Résultats provisoires mercredi

Le dépouillement a démarré aussitôt les bureaux fermés, ce dimanche soir. L’ambiance est très studieuse, avec des représentants des partis politiques qui prennent des notes pendant que le président du bureau de vote égrène les résultats. Tout ceci dans un esprit cordial, comme depuis le début du vote ce matin.

À 17h, les agents de la Commission nationale des élections ouvrent l’urne. Chaque bulletin de vote est comptabilisé. L’opération se déroule dans une ambiance studieuse, les représentants des partis politiques notent toutes les informations dans un cahier. Tout comme les agents de la CNE, qui reportent ensuite ces données au propre pour les afficher.

Les observateurs de l’Union africaine, qui ont assisté au dépouillement, estiment que le processus se déroule correctement. « Nous avons apprécié l’ordre dans lequel l’acte électoral a évolué, dans la paix, sans violence. Il y a même eu une bonne coopération entre les représentants des partis politiques », témoigne Joachim Chissano, le chef de cette délégation.

Côté électeurs, ce processus suscite aussi une certaine attention. De manière générale là encore, aucun incident n’a été signalé.

Suivez toute l’actualité internationale en téléchargeant l’application RFI

Maintenant que le dépouillement est lancé et que les résultats sont attendus, l’attention devrait se porter sur les résultats eux-mêmes. La CNE a annoncé qu’elle publiera les résultats provisoires mercredi. Un jeune électeur au bureau de vote a encouragé tout le monde à respecter le résultat des urnes, dit-il, espérant que ce scrutin pourra mettre une fin à une crise institutionnelle qui dure depuis une année.

Le leader de la coalition Terra Ranka, Domingos Simoes Pereira, semble confiant et met déjà en garde contre toute tentative de fraude. Il a aussi menacé de mettre ses partisans dans les rues si de tels actes se produisent, rapporte notre correspondant Allen Yero Embalo.

Le président Embalo a aussitôt réagi aux propos du leader du PAIGC sans le nommer, mais indiquant que « les troubles à l’ordre public » ne seront pas tolérés. « Quand quelqu’un crie à la fraude, c’est qu’il est mal en point sur le terrain. Notre système électoral est l’un des plus transparents, tout comme au Cap Vert. Sinon, je n’allais pas gagner la présidentielle. On ne vient pas au pouvoir à tout prix, mort ou vif, c’est le peuple qui choisit. Ici, il ne peut y avoir de pagaille. Les élections sont terminées, attendons les résultats. »

À l’issue de cette élection législative, le nom d’un Premier ministre devrait être annoncé juste après la proclamation des premières tendances.

 

rfi