Humanitaire : Inauguration du centre des surveillantes de viol et violences sexuelles
28 septembre 2023C’est un centre flambant neuf bâti sur une grande superficie qui a été inauguré ce jeudi 28 septembre. Le choix de cette date n’est pas anodin puisqu’il y a 14 ans pour jour qu’une manifestation avait été réprimée au stade du stade du 28 septembre avec des éléments du CNDD au pouvoir à l’époque. Une centaine de femmes avaient été victimes de violences.
Un centre crée par des survivantes du 28 septembre qui pourront de faire de la teinture, de la saponification et autres.
« Ce centre de survivantes que nous avons l’honneur et la joie d’inaugurer aujourd’hui est un projet pilote de Global Survivors Fund qui a été lancé en octobre 2019 et mise en place en partenariat avec l’Association des Victimes, Parents et Amis du 28 septembre (AVIPA) et l’Organisation Guinéenne pour la défense des Droits de l’homme (OGDH). Il vise à garantir que les survivantes des violences sexuelles perpétrées au stade du 28 septembre 2009 bénéficient des mesures de réparation intérimaires individuelles et collectives. Grâce à une forte composante consacrée aux plaidoyers, le projet s’efforce également de faire en sorte que ces événements longtemps retardé ait enfin lieu et qu’une politique nationale de réparation soit adopté .Ce centre c’est l’incarnation du travail des survivantes, dit Asmanu Diallo, survivante et président de l’organisation AVIPA. C’est l’empreinte indelebile que nous posons, ici en Guinée, symbole de constance et de l’héroïsme des survivante. »
》a souligné la présidente de l’AVIPA , Asmaou Diallo.
La cheffe de la délégation de l’union européenne a salué la mise en place de ce centre
《 Nous encourageons les autorités à poursuivre les efforts engagés depuis plus d’une année pour permettre le bon déroulement du procès et espèrent que justice sera rendue dans un meilleur délai dans le respect des règles de droit et des standards internationaux » a dait savoir Jolita Pons.
Le centre est construit à Moribaya dans la préfecture de Forécariah, situé à près de 70 kilomètres de la capitale Guinéenne .L’inauguration, qui survient 14 ans après les évènements du 28 septembre 2009, permet au survivantes de réitérer leur demande pour une réparation juste, mais également de rappeler qu toutes les victimes de graves violations des droits humains ont le même droit inalienable
Né d’un projet de mesures réparatrices intérimaires’ (MRI) mis en oeuvre par AVIPA, OGDH et GSF, centre a été entièrement co-créé avec les survivantes et sera administré par elles, avec le soutien des partenaires guinéens. Le centre accueillera toutes les personnes survivantes de violences sexuelles en Guinée.
Le plaidoyer des survivantes a été lu par Rouguiyatou Barry , membre de l’association des parents et amis des victimes du 28-Septembre
《 Lors de cet événement tragique, de nombreuses femmes ont été la cible de violences sexuelles barbares, commises en toute impunité. Des conséquences dévastatrices ont suivi MST, grossesses non désirées, stigmatisation, rejet…
80% des victimes ont contracté des MST, notamment 30% de ces femmes ont aujourd’hui des fistules; le VIH;
Plusieurs sont tombées enceintes à la suite de ces viols et ont donné naissance à des enfants, aujourd’hui ostracisés par la société.
Nous avons subi une double peine: d’abord le traumatisme des violences sexuelles, ensuite le rejet par nos proches et la communauté. Aujourd’hui nous demandons réparation et nous souhaitons:
Prise en charge médicale immédiate: Les victimes doivent recevoir des soins adaptés, notamment pour les MST et les traumatismes psychologiques, depuis 2009. Une trentaine de femmes sont décédées suite aux maladies ou différentes séquelles issues des évènements du 28 Septembre 2009 》 soutient Rouguiyatou Barry avant d’inviter les acteurs à plus d’attentuon sur elles 《 La mise en place de programmes pour nous aider à surmonter le traumatisme et à nous réintégrer dans la société. Certe le travail réalisé par AVIPA et ses partenaires (OGDH, la FIDH et GSF) n’est pas à négliger mais nous sommes nombreuses à être dans le besoin et sollicitons un constant accompagnement.
Nous souhaitons avoir une compensation et celle-là peut être de plusieurs formes, une assistance médicale, psychologique mais aussi financière pour compenser la perte d’opportunités et les souffrances subies. Pour cela, le fonds de réparation devrait être établi maintenant et non après le procès du 28 septembre》 a t-elle souligné.
Les ambassadeurs du Japon, de la France, de l’union européenne et un représentant de l’ambassade des États-Unis ont pris part à cette cérémonie haut en couleur. Ce centre a été financé par Global survivor Fun , le fonds mondial des survivantes des violences sexuelles
Le Fonds mondial pour les Surivivantes de violences sexuelles liées aux conflits (GSF) est engagé dans la co-création de mesures réparatrices intérimaires (MRI) avec les survivantes de violences sexuelles du Stade du 28 septembre. Depuis octobre 2019, GSF a été créé en 2019 par les lauréats du prix Nobel de la paix, Dr Deni Mukwege et Mme Nadia Murad. L’organisation a pour mission d’aider les survivantes de violences sexuelles liées au conflit à obtenir un meilleur accès aux réparations.
Mokoula