Heurts dans le centre-ouest du Sénégal après l’interdiction d’un meeting d’Ousmane Sonko

Heurts dans le centre-ouest du Sénégal après l’interdiction d’un meeting d’Ousmane Sonko

11 février 2023 Non Par LA RÉDACTION

Des scènes de saccage et de pillage ont eu lieu dans la soirée du 10 février près de Touba et à Mbacké, dans le centre-ouest du Sénégal, où les autorités avaient interdit un rassemblement de l’opposant Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024.

Ousmane Sonko à Dakar, en mars 2021. © Seyllou / AFP

Des sites d’information ont fait état de heurts entre partisans d’Ousmane Sonko et forces de sécurité en fin d’après-midi vendredi non loin de Touba et à Mbacké. Ils ont rapporté plus tard des actes de saccage ou de pillage contre une station essence Total, un magasin Orange et un supermarché Senchan.

Ces incidents surviennent dans un climat de tension grandissante en vue de la présidentielle de début 2024. Les autorités avaient interdit un meeting prévu par le Pastef, le parti d’Ousmane Sonko, en invoquant un vice de forme dans la demande d’autorisation. L’opposant s’est quand même rendu à Touba et Mbacké, où il a été accueilli par de nombreux sympathisants.

Walf TV suspendue

Vendredi soir, l’autorité de régulation de l’audiovisuel a décidé de suspendre pour sept jours la chaîne de télévision privée Walf TV qui, selon elle, a livré « une couverture irresponsable des manifestations à Mbacké en diffusant en boucle des images de violences exposant des adolescents, accompagnées de propos dangereux, y compris de la part des reporters ».

Le Sénégal a été le théâtre début 2021 de plusieurs jours d’émeutes qui ont coûté la vie à une douzaine de personnes au moins. La mise en cause d’Ousmane Sonko dans une affaire de viols présumés avait contribué à déclencher les violences.

De nouvelles tensions sont redoutées le 16 février, jour où l’opposant est censé se présenter devant un tribunal de Dakar pour répondre de diffamation contre un ministre. L’éligibilité d’Ousmane Sonko pourrait dépendre de l’issue du procès. Ce dernier dénonce pour sa part une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

(Avec AFP