Guinée: un ancien élu du pouvoir passé à l’opposition condamné à trois ans de prison

Guinée: un ancien élu du pouvoir passé à l’opposition condamné à trois ans de prison

9 juillet 2021 Non Par LA RÉDACTION
L'opposant guinéen Ismaël Condé a été condamné à de la prison ferme.

Un élu local guinéen, passé du parti au pouvoir à l’opposition, a été condamné, ce jeudi 9 juillet, à trois ans et quatre mois de prison ferme pour « offense au chef de l’État », après avoir déclaré que seules les armes pourraient chasser Alpha Condé du pouvoir. La condamnation d’opposants est devenue récurrente en Guinée depuis la réélection contestée du président Condé en octobre 2020.

Avec notre correspondant à Conakry, Moktar Bah

Transfuge du RPG, le parti au pouvoir, vers l’UFDG, la principale formation de l’opposition au président Alpha Condé, Ismaël Condé a été condamné ce jeudi à de la prison ferme et pour son avocat, le motif de cette condamnation est clair : « Parce qu’Ismaël Condé venait de changer de vie politique, estime Me Salifou Béavogui. Il venait de s’inscrire dans la défense de la Constitution, il venait de s’inscrire dans la défense de l’alternance démocratique dans notre pays. C’est le plus grand crime qu’il ait eu à commettre ! On veut se servir coûte que coûte de la justice et pour des raisons purement politiques, pour le maintenir en prison. »

Après sa condamnation, l’opposant a eu le temps de glisser quelques mots à l’adresse du chef de l’État : « Mon opposition au président de la République ne se situe pas au niveau de sa personne physique. Ce qui m’oppose aujourd’hui à lui, ce sont des principes et des valeurs démocratiques auxquels nous avons tous souscrit dans un passé récent. Excellence monsieur le président de la République, si par mes publications sur les réseaux sociaux, il est arrivé que je vous ai offensé, injurié, ce n’est nullement pas l’expression d’une volonté manifestée. Je me repens, en vous présentant mes sincères excuses pour ces injures et les offenses. »

Ismaël Condé en est à son dixième mois d’emprisonnement et, pour la suite de la procédure, qu’il estime hautement politique, il dit s’en remettre à la décision de ses avocats.

rfi