GUINÉE/PROCÈS DU 28 SEPTEMBRE: ‘’ AU CAMP KOUNDARA, NOUS AVONS SUBI DES TORTURES QU’ON NE POUVAIT PAS IMAGINER’’, RACONTE UNE VICTIME

GUINÉE/PROCÈS DU 28 SEPTEMBRE: ‘’ AU CAMP KOUNDARA, NOUS AVONS SUBI DES TORTURES QU’ON NE POUVAIT PAS IMAGINER’’, RACONTE UNE VICTIME

10 octobre 2023 Non Par Doura

 

Conakry, 10 oct(AGP)- Les victimes continuent à défiler devant le tribunal de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, pour livrer leur part de vérité sur les évènements survenus le 28 septembre 2009, où plusieurs Guinéens ont perdu la vie, des femmes violées et d’autres sont portés disparus.

À la barre, Mamadou Samba Barry, marchand de profession a révélé, lundi 09 octobre, les différentes formes de torture dont lui et son grand frère ont fait l’objet au Camp Koundara, baptisé finalement camp Makambo par les autorités d’alors.

Selon Mamadou Samba Barry, il a été au Stade avec son neveu pour répondre à l’appel des forces vives de la nation contre une éventuelle candidature de l’ex président de la transition, le capitaine Moussa Dadis Camara. Mais, dit-il, j’ai eu la chance de sortir avant que ça dégénère.

Le soir du 28 septembre n’ayant pas les nouvelles de mon neveu, dit-il, mon frère et moi, avons fouillé un peu partout à Conakry pour voir si on pouvait le retrouver mais en vain. C’est ainsi, selon lui, nous avons composé son numéro, un monsieur a répondu à partir du Camp Koundara et il nous a dit de venir le trouver là.

Au Camp Koundara, dit-il, des militaires nous ont infligés des séances de torture qu’on ne pouvait pas imaginer : « Arrivés au Camp Koundara, ils nous ont demandé (mon frère et moi NDLR), de nous déshabiller. Après que cela fut fait, ils nous ont versé de l’eau chaude avant de nous exposer au soleil », déplore cette victime, avant d’ajouter qu’ils étaient au nombre de 26 à subir ces séances de torture.

Et de poursuivre : « Ils nous ont envoyé le nommé sergent Paul avec ses éléments qui nous donnaient 50 coups matin et soir. Paul venait ivre pour nous dire de nous mettre en sardines, c’est à dire de se superposer pour une  durée de 10 à 20 minutes », a-t-il expliqué avant d’ajouter que lui et son frère ont passé 5 jours dans ces lieux avant de recouvrer leur liberté. Son neveu reste toujours introuvable, regrette Mamadou Samba Barry.

Il faut rappeler que Sergent Paul Mansa Guilavogui  lors de son passage à la barre,  avait nié son implication dans ces séances de torture perpétrées au camp Koundara.