Guinée: près de Kouroussa, les mineurs prennent tous les risques pour de l’or
20 mars 2022
Les accidents se sont enchaînés ces dernières semaines dans plusieurs mines d’or de Guinée. Le 1er mars, plus d’une dizaine de personnes sont mortes dans l’éboulement d’une galerie dans la zone de Kounsitel, dans le nord du pays. RFI a pu visiter un site d’orpaillage artisanal près de Kouroussa, plus à l’est, où les travailleurs prennent tous les risques pour ramener le précieux matériau à la surface.
Avec notre envoyé spécial à Kouroussa, Matthias Raynal
Le sol est un immense gruyère. Les hommes s’y engouffrent pour en tirer des paniers remplis de terre qu’ils passent ensuite au détecteur de métaux.
« On est venus ici pour gagner de l’or. Il y a de l’or ici, mais il est en profondeur. » En profondeur, à plus de dix mètres. Lanfia Kourouma est orpailleur. Les moindres recoins de sa peau et de ses vêtements sont couverts de poussière blanche.
« Ça fait six-sept ans qu’il n’y a pas eu d’accident mortel. Le dernier en date a été causé par l’alcool. Un trou avait commencé à devenir dangereux. Un homme est resté sur le site après le travail. Il était saoul. Il a vu qu’il y avait un peu d’or et il a voulu descendre. Il y est resté, celui qui l’accompagnait a perdu sa jambe. »
Lanfia Kourouma nous montre un puits dont on ne distingue pas le fond. « On descend comme ça jusqu’en bas. » Des cavités dans la paroi forment un escalier improvisé. Une fissure est apparue. « Comme tu vois, il y a une trace… »
Avant, Lanfia Kourouma était chauffeur. Il aimerait pouvoir retourner à ce métier et arrêter l’orpaillage. Trop difficile, trop dangereux, dit-il, mais c’est son dernier espoir de survie aujourd’hui.
rfi