Guinée: les élus locaux désormais nommés par les gouverneurs, les responsables politiques mécontents

Guinée: les élus locaux désormais nommés par les gouverneurs, les responsables politiques mécontents

13 août 2023 Non Par Doura

 

En Guinée, les Conseils de quartier et de districts seront désormais nommés par les gouverneurs. La décision a été annoncée, cette semaine, par un décret présidentiel qui vient abroger une loi organique du Code électoral votée par l’Assemblée nationale, en 2017, une décision d’ores et déjà critiquée par la classe politique.

Cette loi de 2017 prévoyait que la désignation des membres du Conseil de quartier et de district se faisait en fonction des sièges obtenus par les partis lors des élections communales. Ils seront désormais directement choisis par les militaires-gouverneurs de région installés depuis l’accession au pouvoir du colonel Mamadi Doumbouya.

Une décision critiquée par la classe politique qui voit la mainmise de la junte du CNRD sur les acteurs locaux, en vue des prochaines élections.

« La charte de la transition précise que les élections vont partir de la base au sommet. Les quartiers et les districts des communes, ensuite la députation jusqu’à la présidentielle. Puisque ceci est une exigence consignée dans la charte, la logique aurait voulu, tout simplement, aller avec les dirigeants de quartiers et districts et puis les remplacer, après les élections. Encore une fois, du moment où vous avez, au niveau des régions, les gouverneurs qui sont donc des militaires et les préfets qui sont aussi des militaires et si vous avez aussi, au niveau des districts et des quartiers, des gens désignés par le pouvoir central, cela porte un coup fondamental à l’esprit de la décentralisation qui voudrait justement que les élus à la base soient issus d’élections, au niveau des quartiers et des districts.

Donc de mon point de vue, il aurait fallu tout simplement garder cela ainsi et puis attendre justement que les élections se fassent à la base, conformément à la charte de la transition », regrette Kabinet Fofana, président de l’Association guinéenne des sciences politiques, joint par Sidy Yansané de la rédaction Afrique.

RFI