Guinée: la classe politique prudente après les premières discussions pour un cadre de dialogue
20 mars 2022
C’est une revendication lancinante de la classe politique guinéenne : être enfin associée au processus de la transition. Depuis le coup d’État, en septembre, de nombreux partis se sentent mis à l’écart. Le ministre de l’Administration du territoire les a donc reçus toute cette semaine pour définir les termes d’un futur cadre de dialogue permanent. Et même si certains saluent un esprit d’ouverture, la démarche n’a pas permis d’évacuer tous les doutes.
Avec notre correspondant à Conakry, Matthias Raynal
Il y a encore de la perplexité chez les acteurs politiques. Le dialogue tant espéré pourrait inclure la société civile, les syndicats. Les partis sont divisés : « Il faut un cadre restreint où on aura vraiment des partis politiques, la société civile si possible », estime Fodé Baldé, responsable de la communication de l’Union des forces républicaines (UFR). Les échanges doivent concerner avant tout la classe politique et le CNRD, précise-t-il. Pas question néanmoins de se perdre dans des échanges interminables, selon Aliou Condé, le secrétaire général de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
« Il y a beaucoup d’activités à dérouler et qui prennent du temps. C’est pour cette raison que nous pensons qu’il faut rapidement se mettre au travail et ne pas perdre trop de temps dans des discussions oiseuses. On doit aller très vite dans le fond des sujets et obtenir des documents de travail, pour pouvoir faire la transition dans des délais raisonnables. »
Il y a une semaine, 58 partis politiques signaient une déclaration commune demandant à être davantage impliqués dans la transition. Ils veulent désormais que l’un des partenaires de la Guinée, la Cédéao par exemple, puisse participer au dialogue. « Un facilitateur va permettre d’harmoniser les positions, argumente Fodé Baldé, de manière à ce qu’on sorte avec des conclusions qui seront respectées par toutes les parties prenantes. »
Pour rappel, en novembre dernier, le président de la transition avait refusé la nomination d’un envoyé spécial de la Cédéao pour la Guinée.
Selon un fonctionnaire du ministère de l’administration du territoire, les concertations doivent continuer en début de semaine prochaine. Certains partis politiques n’ont pas encore été reçus et la société civile doit encore être entendue.