Depuis l’assaut du Hamas le 7 octobre, les tirs de roquettes ou de drones se multiplient sur les bases américaines, alors que les six derniers mois avaient été plutôt tranquilles. En une semaine seulement, depuis l’épisode de l’hôpital al-Ahli du 17 octobre, ces bases ont été attaquées à 13 reprises, trois fois en Syrie, dix fois en Irak. Les chiffres viennent du Pentagone.
Des bases abritant la coalition contre l’EI
Les roquettes et les drones armés s’abattent sur les installations où vivent les soldats américains et les soldats d’autres nationalités, elles aussi engagées dans la coalition internationale contre le groupe État islamique. Environ 2 500 de ces soldats sont basés en Irak, où ils font principalement de la formation, car leur mission de combat est terminée depuis presque deux ans. En Syrie, ils sont 900, qui continuent en revanche de mener régulièrement des raids contre les djihadistes.
Pour l’instant, ces attaques ont peu d’impact grâce aux système de défense antimissile. Selon le Pentagone, seule une vingtaine de soldats ont été très légèrement blessés et sont revenus à leur poste. Mais le risque d’une frappe mortelle sur une base existe, d’un missile contre un hélicoptère, qui pourrait entraîner une escalade militaire « significative, voire incontrôlable », dit Washington.
D’autres bases menacées dans la région
Les troupes américaines stationnées au Koweit et aux Émirats arabes ont elles aussi été désignées comme cibles. Les États-Unis anticipent plus largement des attaques contre tous leurs ressortissants présents dans la région, qu’ils soient militaires ou civils. C’est aussi pour cela qu’ils retiennent le plus possible Israël d’une intervention terrestre à Gaza.
La revendications de la plupart de ces attaques vient du groupe « Résistance islamique en Irak », qui représente en réalité plusieurs factions jihadistes. Les spécialistes ne savent pas exactement combien il y en a dans la région. Ce groupe ne se dit pas explicitement affilié à l’Iran, mais c’est sur des chaînes Telegram proches de factions chiites fidèles à Téhéran qu’il a publié ses revendications. Pour Washington ça ne fait aucun doute, le régime iranien, ennemi juré d’Israël, est impliqué par procuration.
Dissuasion militaire renforcée
Depuis, les États-Unis ont exhorté le gouvernement irakien à jouer son rôle en assurant la sécurité des forces internationales, présentes à sa demande. Ils ont surtout renforcé leur dispositif de défense. Deux porte-avions sont déployés en Méditerrannée orientale, à des fins de dissuasion, des batteries sol-air Patriot ont été acheminées dans la région, avec le pré-déploiement de forces supplémentaires. À Bagdad le personnel non essentiel de l’ambassade a également été évacué.
« Nous ne cherchons pas le conflit, a dit le secrétaire d’État Anthony Blinken mardi 24 octobre, au Conseil de sécurité des Nations unies, « mais si l’Iran ou ses mandataires attaquent le personnel américain où que ce soit, ne vous y trompez pas : nous défendrons notre peuple et notre sécurité avec rapidité et détermination.
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