
Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélien, a prononcé un discours sans concession, mercredi 7 février, dans lequel il dit notamment avoir donné l’ordre à l’armée de « préparer » une offensive à Rafah. Cette ville frontalière, située dans le sud de la bande de Gaza, abrite de nombreuses personnes déplacées depuis le début du confit, ce qui inquiète la communauté internationale. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a d’ores et déjà mis en garde contre des« conséquences régionales incalculables », en cas d’assaut terrestre. Voici ce qu’il faut retenir de la journée.
Nétanyahou demande à l’armée de poursuivre
Benyamin Nétanyahou dit avoir ordonné à l’armée de « préparer » une offensive sur Rafah, la ville la plus au sud de la bande de Gaza. « Nous avons donné l’ordre aux forces de défense israéliennes de préparer une opération à Rafah ainsi que dans deux camps [de réfugiés], derniers bastions restants du Hamas », a-t-il détaillé dans un discours à la télévision, le jour où la guerre entrait dans son cinquième mois. Il a écarté l’idée d’une pause des combats, assurant que la victoire sur le mouvement islamiste palestinien était « une affaire de mois » grâce à la « poursuite de la pression militaire ». Avant de déclarer : « capituler devant les exigences délirantes du Hamas (…) non seulement n’amènera pas la libération des otages, mais entraînera un autre massacre ».
Les propos jettent un froid sur les négociations
Le discours de Benyamin Nétanyahou rejette toute concession dans les négociations en vue d’une trêve dans le territoire palestinien. Ces propos interviennent alors même qu’un responsable égyptien avait annoncé plus tôt qu’un « nouveau cycle de négociations » débuterait jeudi au Caire, sous l’égide de l’Egypte et du Qatar. Et ils sont également prononcés alors que le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, en tournée dans la région, tente justement de parvenir à un cessez-le-feu et à un accord sur la libération des otages détenus à Gaza.
Le chef de la diplomatie américaine a estimé à Tel-Aviv qu’il restait « de la place pour un accord » sur les otages entre Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas, après les propos très durs du Premier ministre israélien. Il a ajouté avoir mis en garde Benyamin Nétanyahou contre toute action qui « exacerbe les tensions », et appelé Israël à prendre en compte « d’abord et avant tout » les civils en cas d’opération à Rafah, dans le sud de la bande Gaza.
Le Hamas dénonce une intention de « génocide »
Un haut responsable du mouvement islamiste palestinien Hamas, basé au Liban, a commenté ce discours. Oussama Hamdane a déclaré que l’objectif du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou est de commettre un « génocide » contre les Palestiniens, lors d’une conférence de presse à Beyrouth. « Nous ferons tout notre possible pour protéger notre peuple, que ce soit par la résistance sur le terrain ou par des efforts politiques pour mettre fin à l’agression », a-t-il ajouté. Oussama Hamdane précise qu’une délégation du Hamas dirigée par le chef adjoint du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, Khalil al-Hayya, se rendrait au Caire « pour assurer le suivi » de ces négociations.
Il y a quatre mois, une attaque sans précédent
La cérémonie d’hommages aux victimes françaises, organisée à Paris et présidée par Emmanuel Macron, a été diffusée sur l’écran géant installé sur la « place des otages », à Tel-Aviv (Israël). « Le discours était très émouvant, toute la cérémonie était très émouvante, avec les photos de ma mère, de Noya et d’Ofer », a confié Hadas Kalderon. Son fils Erez, 12 ans, et sa fille Sahar, 16 ans, ont été libérés fin novembre mais leur père, Ofer Kalderon, est toujours retenu à Gaza. Sa mère, Carmela Dan, 80 ans, et sa nièce Noya Dan, 12 ans, ont été tuées le 7 octobre au kibboutz Nir Oz.
Franceinfo est retourné sur les lieux dévastés, qui portent encore les stigmates de l’attaque commise par le Hamas, le 7 octobre. « Pour moi, il faut démolir tous les bâtiments touchés, ériger un monument quelque part, et reconstruire de vrais lieux de vie », a confié une habitante rencontrée là-bas.
A Londres, des familles d’otages réclament un accord
Les proches basés au Royaume-Uni d’otages israéliens aux mains du Hamas à Gaza ont appelé Israël à accepter un accord permettant leur libération, avertissant que le temps était désormais compté pour eux. Des négociations ont lieu actuellement, sous la médiation des Etats-Unis, du Qatar et de l’Egypte, afin de parvenir à un accord de trêve à Gaza, qui inclurait la libération d’otages et de prisonniers palestiniens en Israël.
« Je ne crois pas qu’Israël ait d’autre option », a affirmé lors d’une conférence de presse à Londres Sharone Lifschitz, dont le père Oded Lifschitz, 83 ans, faisait partie des 250 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre, lors de son attaque meurtrière. Selon Israël, 136 otages se trouvent encore dans la bande de Gaza, dont 31 seraient morts.
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